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Une société inhumaine

Depuis 4 ans et demi, chaque semaine, cet édito me permet de vous donner rendez-vous. A travers la Parole de Dieu elle-même, de la liturgie ou de l’actualité de l’Eglise et du monde, nous essayons de voir comment le Seigneur nous parle.
Plusieurs fois, ces lignes ont été écrites dans les larmes. Je me souviens par exemple des mots adressés le 15 novembre 2015 au lendemain des « attentats de Paris », de l’horreur de Nice le 14 juillet 2016, du martyre du Père Jacques Hamel le 26 juillet de la même année, sauvagement assassiné dans son église en célébrant la sainte messe, et hélas d’autres terribles occasions qui n’ont pas manquées.

Aujourd’hui encore votre curé pleure. Il pleure avec vous tout d’abord. Il pleure la mort de notre cher Richard NGALEU, reparti vers le Seigneur la semaine dernière. Même si nous croyons en la résurrection, en une vie après la mort, comment ne pas être bouleversé devant la peine de ceux qu’il laisse ici-bas, que nous entourons de notre affection et de notre prière.

Mais je pleure aussi notre société, notre pauvre France, même si nous sommes le 14 juillet. « Je pleure de ce que vous ne pleurez pas » disait le saint curé d’Ars. Tout en refusant de m’immiscer dans un drame familial, où je me garderai bien de juger quiconque, je pleure la mort de Monsieur Vincent LAMBERT. Cette « affaire » a été tellement médiatisée qu’il n’est pas simple d’y voir clair, il faut pourtant faire un effort. Le tout nouveau porte parole de la Conférence des Evêques de France, le Père Thierry MAGNIN, s’exprime avec délicatesse et clarté : « A travers l’instrumentalisation du déchirement d’une famille, on a entretenu la confusion en considérant le cas de Vincent Lambert comme celui de quelqu’un en fin de vie. Or il n’était pas en fin de vie, comme du reste beaucoup d’autres personnes dites en état de « vie végétative » et qui sont suivies dans des centres spécialisés qui ne sont pas des soins palliatifs. La notion d’acharnement thérapeutique souvent citée n’a pas lieu d’être ici, sauf à considérer que l’alimentation par sonde est un traitement démesuré ! »
Je crois que ces propos sont tout à fait justes. Et il n’est nul besoin d’être chrétien pour le reconnaître. A travers ce drame, c’est notre humanité qui est atteinte. Notre pays qui se targue d’avoir aboli la peine de mort pour les coupables vient aujourd’hui de la rétablir et pour des innocents… Hélas, ce n’est pas nouveau. Sainte Mère Teresa disait déjà il y a des années qu’un pays qui tue ses enfants n’est pas un pays développé. « Ces nations sont les plus pauvres. »

Notre Pape François lui-même, n’est pas resté silencieux. Le 10 juillet il écrivait dans son tweet quotidien : « Prions pour les malades abandonnés et qu’on laisse mourir. Une société est humaine si elle protège la vie, chaque vie, de son début jusqu’à sa fin naturelle, sans choisir qui est digne ou non de vivre. Que les médecins servent la vie, qu’ils ne la suppriment pas. » Et le 11 juillet, Fête de saint Benoît, jour de la mort de Vincent : « Que Dieu le Père accueille dans ses bras Vincent Lambert. Ne construisons pas une civilisation qui élimine les personnes dont nous considérons que la vie n’est plus digne d’être vécue : chaque vie a de la valeur, toujours. »

Accueillons ses paroles de lumière et d’amour de celui qui est le doux Christ sur la terre. Notre archevêque avec beaucoup de respect nous invite d’ailleurs à prier pour Vincent et sa famille, son épouse, sa fille, ses parents, à prier pour la réconciliation familiale.

Prions pour que la vie soit respectée sur la terre de France, Fille aînée de l’Eglise.

Père Franck Zeuschner, sv.