La veille, le père André a même pu recevoir la visite du père Yves qui lui a apporté la communion en viatique, sa dernière communion ! Il a reçu le sacrement des malades qu’il avait déjà reçu bien des fois, le sacrement du pardon qu’il avait à cœur de recevoir souvent et aussi la grande grâce de l’Indulgence plénière, la remise totale de la peine du péché. Clin d’œil du Seigneur qui a voulu, alors que les deux prêtres de la paroisse étaient dans l’incapacité de venir, envoyer un ancien de Saint Martin de Bouake, en Côte d’Ivoire, où notre père a œuvré des années.
Toute sa vie, le père André a montré le Ciel à ceux qu’il rencontrait, à ceux vers lesquels il avait été envoyé dans de nombreuses missions. Il ne s’est d’ailleurs pas contenté de montrer le Ciel avec son doigt, qui en passant ressemblait au doigt de saint Jean Baptiste dans le retable d’Issenheim de Grünewald, mais il l’a surtout montré avec son cœur, avec toute sa vie. Certes le père avait des défauts, des impatiences, quand on vit avec quelqu’un en communauté on les découvre rapidement. Mais je puis témoigner, et les autres religieux avec moi, que le père a été d’une très grande bonté, d’une grande patience, d’une grande disponibilité à notre égard et ceci jusqu’au bout. Il était un modèle d’apôtre zélé et de religieux de saint Vincent de Paul fidèle. Il a gardé jusqu’au bout également un très grand amour de l’Eucharistie et enfin il a offert sa vie. Il l’a offerte pour les paroissiens, les résidents du centre Robert Doisneau et le personnel (que nous ne devons pas oublier dans nos prières) sans oublier sa famille religieuse et l’intention urgente des vocations religieuses et sacerdotales.
Alors n’oublions pas le Ciel, où un nouvel ami nous attend.
Père Franck Zeuschner, sv