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Pas de plus grand Amour

D’habitude, en me mettant à la rédaction de ces quelques lignes commentant la liturgie du dimanche, j’ai bien soin de vérifier si je n’ai pas déjà, depuis plus de 9 ans passés avec vous, déjà pris le même titre. Et bien souvent, je fulmine, « Tu n’es vraiment pas original, tu répètes toujours pareil, tu es vraiment prévisible ! » Sans doute certains d’entre vous pensent un peu la même chose… Mais aujourd’hui, je ne vérifie pas, car je sais. Je sais que j’ai déjà intitulé un édito, plusieurs sans doute, de ces mêmes mots : « Pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »

Ces paroles que Jésus adresse à ses apôtres, à quelques heures de son arrestation, m’ont toujours subjugué. Ce sont les plus belles paroles qu’un être humain puisse prononcer. Il n’y a pas de plus belle déclaration, de plus grande preuve d’amour. Et Jésus, nous le savons, ne se contente pas de paroles, même les plus belles qui puissent être dites. Il joint l’action à la parole car il EST la Parole.

Et ce n’est que parce que Jésus a fait cela, qu’Il a donné sa vie, qu’Il a aimé jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême, que nous pouvons alors à notre tour aimer nous aussi. Sinon, ce ne serait même pas la peine ! Oui, c’est parce que Jésus nous a aimés le premier, qu’il a ouvert la voie, une brêche, un passage, c’est parce qu’Il nous a aimés le premier , que nous pouvons accueillir son commandement : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » Oui, voici le commandement nouveau, voici la nouveauté par excellence.

Les disputes, les embrouilles, les guerres, les conflits de toutes sortes, rien de nouveau sous le soleil. Cela, c’est la vieillesse du monde. Sa vraie jeunesse, son seul avenir, sa survie, c’est l’amour.

J’aime à répéter que le temps pascal est plus long que le Carême, mais dans deux semaines il se terminera tout de même. Aurons-nous alors profité de ce temps liturgique, ou serons-nous passés à côté ? L’Amour sera-t-il davantage entré en nos cœurs ? Vous pouvez trouver ma question banale, c’est pourtant la seule qui vaille la peine d’être posée. Aurons-nous accueilli l’amour du Christ mort et ressuscité, l’amour de Dieu qui se livre, qui se donne à moi, ou aurons-nous pris soin de conserver notre carapace bien étanche ?

Notre vie, nous le savons, est une continuelle conversion. Avec courage et persévérance, mais aussi avec joie, c’est chaque jour que nous avons à répondre personnellement et effectivement à la déclaration d’amour que Jésus nous fait.

Alors, n’attendons pas plus longtemps, ou plutôt ne laissons pas plus longtemps languir Celui qui nous aime à la folie.

Père Franck Zeuschner, sv

Crédit photo : Ivan Samkov (Pexels)