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La tête au ciel et les pieds sur terre

Parvenus au quart de notre Carême, la liturgie de ce deuxième dimanche nous offre des lectures déconcertantes : le sacrifice d’Isaac tout d’abord, que nous devrions plutôt appeler le sacrifice d’Abraham, puis l’évangile de la Transfiguration, que nous entendons chaque année dans l’un des trois évangiles synoptiques. Qui pourrait rester calme, zen, face à ces récits déchirants ?

Nous partageons (à un degré infiniment moindre, reconnaissons-le) l’angoisse d’Abraham à qui Dieu demande de sacrifier son fils. Nous sommes sûrement encore plus perdus que lui, perplexes, décontenancés, parce que notre relation au Seigneur n’est pas aussi intense que celle qu’entretenait le père des croyants. Comment Dieu et comment un Dieu bon et amour peut-il exiger une telle chose, une telle horreur ? Mais Dieu nous le savons ne veut pas notre mort, c’est plutôt notre vie et notre vie véritable qu’il veut de tout son cœur, encore davantage que nous-mêmes ! Parce qu’Il nous aime. Il nous aime au point de ne pas refuser pour nous son propre fils comme nous le rappelle Paul dans la deuxième lecture.

Ce Carême nous est donné pour progresser dans la découverte de l’amour incroyable que Dieu nous porte. Il faut que nos cœurs froids et durs se fendillent, s’effritent, cèdent pour se laisser envahir par cet amour fou. Les catéchumènes reçoivent ce dimanche le « Notre Père ». Cette prière, qui est notre trésor, véritable cadeau de Dieu, jaillie du Cœur du Christ, nous invite à nous blottir tout contre ce Cœur qui nous aime tant.

Le récit de la Transfiguration de Jésus lui aussi nous écartèle, entre le ciel et la terre. Pierre lui, a solutionné cet écartèlement en voulant rester au ciel : « Rabbi ! Il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes… » Brave Pierre ! Nous, qui lui ressemblons beaucoup, voulons plutôt dresser notre tente sur la terre, nous croyants immortels, éternels ici-bas, en oubliant le ciel et Celui qui l’a préparé pour nous et qui nous y attend. Et pourtant Jésus a voulu cette vision du ciel pour ses apôtres afin de les aider à affronter l’horreur de la vision de sa Passion. Et nous savons, que malgré cette vision, les apôtres ont désespéré.

Certes, nous, nous n’avons pas vu le Christ en Croix… mais sur cette terre qui est parfois vallée de larmes, nous participons mystérieusement à cette passion que Jésus souffre pour nous. Chacun, chacune d’entre nous, chaque famille sans doute porte ses croix, ses épreuves, au travail, en famille, épreuves de santé, de solitude, inquiétudes pour l’avenir…

Nous sommes invités à regarder le ciel nous aussi. La tête au ciel et les pieds sur la terre, c’est le difficile équilibre de vie que le disciple de Jésus aura toujours à tenir. Mais le Christ est avec nous, qui chemine jour après jour, sur le chemin de notre carême et sur le chemin de notre vie.

Père Franck Zeuschner, sv.

Crédit photo : Gift Habeshaw (Pexels)