Jésus sait que le temps est venu pour lui de son rejet par cette foule même qui présentement l’acclame. Voici venue l’heure implacable de la détresse et du crucifiement. L’Heure de Jésus, c’est celle pour laquelle il est venu : sa mort, mais aussi sa glorification qui forme un même événement, un même mystère. Jésus nous livre l’image du grain de blé jeté en terre. « Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » Quelle image ! que Jésus introduit avec solennité, avec autorité.
Le grain de blé meurt… pour vivre. La mort de Jésus n’est pas une stupidité, c’est un mystère. Si elle est une folie, alors cette folie de Dieu est plus sage que la plus grande sagesse des hommes. Ce don total nous révèle à la fois qui est Dieu et qui est l’homme. Dieu n’est pas le chef tout-puissant de nos imaginations. Il est déroutant et se présente comme un Dieu qui se donne et qui aime jusqu’au don total de lui-même, jusqu’au bout. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Tout est donc dit ou plutôt montré avec le grain de blé tombé en terre. Jésus ne garde rien pour lui.
Il nous révèle aussi qui nous sommes vraiment. Nous aussi, sommes faits pour le don total de nous-mêmes dans l’amour. Pour nous non plus, pas de plus grand amour que de donner notre vie pour ceux que nous aimons. Alors nous aussi sommes invités à vivre notre maintenant. Au cadran de notre conversion c’est l’heure la plus importante. Nous ne pouvons pas passer à côté. Regardons Jésus et suivons-le.
Père Franck Zeuschner, sv
Crédit photo : Mikhail Nilov (Pexels)