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Sois avec moi Seigneur, dans mon épreuve !

C’est le cri du psalmiste dans la liturgie de ce premier dimanche de Carême : « Sois avec moi Seigneur, dans mon épreuve ! » Combien de fois ai-je entendu ce cri de personnes qui n’en peuvent plus, submergés par l’épreuve, se demandant combien de temps ils auront encore la force d’endurer un tel fardeau. La vie sur terre n’est donc pas un long fleuve tranquille, nous le savons bien. Mais le mal va-t-il donc finir par nous engloutir complètement ? Pourquoi tout ce mal, pourquoi Dieu permet-il tout cela ? Dénoncer à temps et à contretemps le mal sous toutes ses formes est louable, mais le combattre, c’est encore mieux.

En ce dimanche, nous suivons Jésus au désert. Il va connaître la faim et affronter le Malin. Si voir le démon partout est sans doute une erreur malsaine, ne le voir nulle part en est une autre presque plus pernicieuse encore. En ce temps du Carême, Jésus nous invite à ne pas rester les bras croisés, comme de simples spectateurs de notre salut, mais plutôt à nous jeter nous aussi, à sa suite et avec Lui, dans la prodigieuse bataille.

Bien sûr, le mal est présent dans notre monde, sur notre terre, mais il nous faut aussi reconnaître qu’il est aussi bien présent, enraciné, installé parfois, dans NOTRE monde c’est à dire en nous, sur la terre de notre propre cœur.
Tout n’est pas impeccable en nous, loin de là ! Ce constat est important, car si nous refusons de le reconnaître, si nous considérons qu’en nous tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, alors qu’attendons-nous de Jésus et pourquoi aurions-nous besoin d’un Sauveur si nous sommes des gens si bien… ?
Mercredi, nous avons fait une belle entrée en Carême et j’étais personnellement touché de voir notre église remplie pour prendre tous ensemble un bon départ pour notre entraînement spirituel.
En cette période de grande épreuve pour notre église, où nous pouvons rester sans voix et dégoûtés devant la révélation d’agissements scandaleux qui prennent une nouvelle gravité quand ils ont été commis par des hommes d’Eglise, l’urgence de la conversion ne nous apparaît que plus pressante.
Prions pour toutes les victimes de ces agissements innommables, prions aussi pour ceux qui ont commis le mal. Priez aussi pour vos prêtres, ils en ont besoin. Vous les connaissez, ils ont leurs défauts certes, leurs impatiences parfois, leurs manies… Mais ils vous aiment beaucoup et ont besoin du soutien de votre prière.

Les yeux fixés sur Jésus-Christ,
entrons dans le combat de Dieu.

Père Franck Zeuschner, sv