Certains pourraient se révolter devant cet Evangile. Heureux, Bienheureux ! C’est bien joli, mais notre monde, avec son cortège de misères, d’épreuves, de galères en tous genres ne semble pas du tout nous inviter au bonheur. Dieu ne se moque-t-il pas de nous ? Pardon d’être ainsi provocateur mais il me semble important de toujours accueillir la Parole de Dieu en vérité, avec un esprit critique. Cette Parole de Dieu n’est pas guimauve mais plutôt feu.
Chacun de nous sans aucune exception recherche ce bien. Nous connaissons la célèbre phrase de Blaise Pascal : « Tous les hommes recherchent le bonheur, même ceux qui vont se pendre. » Phrase terrible et pourtant tellement exacte. Et si chacun porte au plus intime de son cœur ce désir de béatitude, d’être comblé, n’est-ce pas justement parce que Dieu a mis cette soif en nous ? Une seule chose l’intéresse, notre vie, notre bonheur !
Et il ne se contente pas de vœux pieux à notre égard, du style : « Débrouillez-vous pour être heureux ! » Non ! Il nous montre le chemin. Et ce chemin va complètement à contre-courant des « valeurs » de notre monde. Déjà le prophète Sophonie indique que le bonheur ne se trouve pas dans la puissance mais plutôt dans l’humilité. Car comme le dit Paul dans la deuxième lecture : « Ce qu’il y a de petit, de faible, ce qu’il y a de fou, voilà ce que Dieu a choisi. »
Tout cela peut nous paraître bien paradoxal pour ne pas dire inepte. Mais regardons de plus près. Les médias ne cessent de nous montrer des personnages célèbres, qui avaient tout pour réussir, pour être heureux, la gloire, la fortune, et qui ont cru qu’il pouvaient tout acheter. Et n’ont seulement ils ont semé autour d’eux le malheur mais eux-mêmes ne sont nullement comblés et donnent plutôt une image de déchéance.
Regardez maintenant ceux qui ont choisi de vivre de l’Evangile. Je pense en premier aux moines et aux moniales, aux consacrés. Leur bonheur est contagieux et nous savons qu’il n’est pas qu’une apparence.
Oui le Christ est capable, et peut-être même lui-seul, de nous combler de bonheur. Et si nous vivions davantage de ces béatitudes ? Tenez ! Je vous propose d’en choisir une, une seule, celle de votre choix et de la garder tout au long de cette semaine, de la méditer pour essayer de la vivre. Si vous acceptez de vivre cette petite expérience vous serez un peu plus heureux dimanche prochain. Succès garanti !
Père Franck Zeuschner, sv
* Psaume 4 v7