Le Seigneur nous la pose, comme il l’a posé à Pierre, au bord du lac, lieu véritablement paradisiaque. Jésus est passé par la passion et la résurrection, mais Pierre aussi en quelque sorte est passé par le feu : il est passé de la présomption orgueilleuse à la trahison et enfin à l’humilité. Oui il est tombé bien bas nous le savons, mais il a aussi croisé le regard de Jésus, ce regard plein d’amour qui a repêché le pécheur… L’heure, non pas tant de l’explication, mais de la rencontre, personnelle et paisible a sonné. Jésus ne lui fait aucun reproche, il lui pose simplement cette simple question : « M’aimes-tu ? » Certes, il ne s’est pas déroulé beaucoup de temps depuis le dernier repas au Cénacle, mais Pierre n’est plus le même. Il n’est plus celui qui dirai : « Je donnerai ma vie pour toi ! » mais il peut répondre de tout son cœur : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. »
N’est-ce pas la question fondamentale que Jésus nous pose à nous aussi en ce début de temps pascal ? Adolescent, j’avais été très marqué par l’homélie de saint Jean Paul II sur le parvis de la cathédrale Notre Dame de Paris, lors de sa venue en France en mai 1980. Alors, laissez, vous-aussi, s’il vous plaît cette question passer par vos oreilles et arriver jusqu’à votre cœur : « M’aimes-tu ? » Oui, acceptons d’accueillir cette question de la bouche même de Jésus au plus intime de nous-mêmes. Jésus se permet de nous la poser après avoir donné lui-même sa réponse à la même question que nous pouvions lui retourner : « Et toi Jésus, m’aimes-tu ? » Nous avons la réponse… Pour nous il s’est donné, Il a tout donné, jusqu’à la mort de la croix. Il ne pouvait pas faire davantage. Pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Cette interrogation du Seigneur attend donc notre réponse. Nous ne pouvons nous y dérober. Il attend de nous une réponse du fond du cœur que personne ne peut faire à notre place. Alors, ne compliquons pas les choses, en ce dimanche, Jésus attend notre amour, il en a soif, il quémande notre cœur, oserions-nous le lui refuser ?
Prenons du temps aujourd’hui et cette semaine pour répondre à Jésus : « Oui Seigneur je t’aime, je veux t’aimer davantage, aide-moi à mieux t’aimer. »
Redisons la belle prière de Saint Ignace de Loyola :
Seigneur, donne-moi seulement de t’aimer !
Père Franck Zeuschner, sv