Comment faire quand on est parent, ou éducateur, pour être obéi de son enfant, je veux dire pour parvenir à obtenir le meilleur de lui-même et qu’il renonce à ses erreurs qui peuvent lui coûter très cher, le faire tant souffrir dans sa vie ? Tout ceux qui se retrouvent dans cette problématique vous diront que cela n’est pas facile, que l’éducation n’est pas une science exacte.
Bien sûr on peut punir son enfant, ou le menacer, mettre en œuvre tout un barême de sanctions ou de répression. « Si tu fais cela, attention voici ce qui t’arrivera ! » Mais ces mesures seront-elles suffisantes pour l’aider à changer en profondeur, à renoncer de manière durable au mal pour se tourner vers le bien ? J’en doute fortement. Ce grand saint éducateur qu’était Don Bosco aimait à dire et à répéter : « L’important n’est pas que le jeune soit aimé mais qu’il se sache aimé ! » et le fondateur des Religieux de Saint Vincent de Paul, le Père Jean-Léon Le Prevost, ne disait pas autre chose dans sa phase célèbre inscrite dans notre église sur la plaque commémorative à notre cher Père Dominique Chéreau : « On ne fait du bien aux hommes qu’en les aimant. » Ne pensons pas que cette maxime soit avant tout une méthode. Elle est avant tout un fait : nous sommes aimés de Dieu. C’est même Lui qui nous a aimés le premier.
Les saints et les saintes ne sont pas devenus ainsi parce qu’on les menaçait des pires châtiments ! Tout a changé dans leur vie quand ils ont compris qu’ils étaient personnellement aimés de Dieu. Pensons aux Apôtres ; à notre Saint Thomas d’aujourd’hui, à Marie-Madeleine, au bon larron, à Zachée, Augustin d’Hippone, François d’Assise et aux milliers d’autres ! Pour chacun d’entre eux, Jésus s’est fait homme et Il a donné sa vie. En touchant les plaies du Seigneur c’est le cœur de Thomas qui a été touché par l’amour de Jésus. C’est bien sûr le don de cette miséricorde infinie, c’est à dire le Cœur de Dieu qui se penche sur la misère de l’homme.
Et nous, qui venons de suivre Jésus dans sa mort et sa Résurrection, allons-nous comme Thomas tomber à genoux devant tant d’amour pour nous ? Cet amour de Dieu va-t-il enfin bouleverser notre vie et nous donner un cœur nouveau et un esprit nouveau ?
Père Franck Zeuschner, sv
* Le pape Saint Jean-Paul II a institué la fête de la Miséricorde Divine pour l’Eglise universelle le 30 avril 2000, deuxième dimanche de Pâques.