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Ma chair donnée pour la vie du monde

Nous continuons d’entendre le long discours de Jésus à la synagogue de Capharnaüm, suite au miracle de la multiplication des pains. Le miracle semble vite oublié. L’homme a souvent la mémoire courte face aux bienfaits de Dieu et son estomac lui, n’a pas de mémoire. Les paroles de Jésus sont trop fortes, aussi on murmure, on récrimine, on critique : « Comment peut-il dire : "Je suis descendu du ciel" ? » Une fois de plus on ne croit pas Jésus, on refuse de lui faire confiance, alors même qu’il vient de prouver son autorité par un éclatant miracle.

Le fond du problème, c’est que les paroles qu’il prononce sont trop fortes, qu’elles dépassent trop ses auditeurs. De toutes les époques, il y aura toujours un écart, un abîme même, entre ce que les hommes attendent de Dieu et ce que Lui veut leur donner. L’homme est plus à l’aise avec un Dieu à sa mesure, je veux dire un Dieu qui ne s’approche pas trop près de nous, qui ne nous demande pas trop et chose plus importante qui ne nous donne pas davantage que ce que nous demandons.

Mais voilà, notre Dieu est tout sauf normal. La norme de notre Dieu ne serait-ce pas de briser toute norme, d’abattre tous les obstacles et de franchir toutes les frontières pour pouvoir nous rejoindre car il nous aime ? Cette relation, qui est un lien d’amour, est fort déstabilisante pour l’homme qui au fond de lui-même préfèrerait que chacun reste bien à sa place en respectant les distances de sécurité ; l’homme sur la terre, en bas, et Dieu dans son ciel, sans trop y bouger.

De nos jours encore les paroles de Jésus déstabilisent et sont refusées. « On ne t’en demande pas tant ! » Cet état d’esprit, ces paroles, sont redoutables et elles peuvent parfois se trouver sur nos lèvres ou dans notre cœur. « Tu nous donnes trop, Seigneur, c’est assez… » Le Seigneur ne sait pas nous donner à moitié, comme il ne sait pas nous aimer à demi. Le don de l’Eucharistie annonce celui de tout son être « pour la vie du monde ». Il nous est juste demandé d’accueillir ce don, de l’accepter humblement et d’en rendre grâce.

Père Franck Zeuschner, sv.