L’Épiphanie est la manifestation de Dieu chez nous. « Épiphanie » se disait d’un roi quand il venait visiter une ville. L’Épiphanie célèbre Dieu qui vient nous visiter, méditée durant le mois de janvier à partir de trois moments de la vie de Jésus : l’adoration des Mages ce 3 janvier, le baptême du Christ le 10 janvier, et les noces de Cana le 17 janvier.
En cette fête de l’Épiphanie, l’épisode des mages rappelle que tous les hommes de toutes les nations, sont invités à la suite des mages à être des chercheurs de Dieu. Certes, c’est toujours Dieu qui, le premier, cherche l’homme ! C’est bien là, le sens de l’étoile : Dieu prend l’initiative…
Mais n’est-Il pas le grand absent de nos emplois du temps ? Celui dont on s’occupe quand on n’a rien d’autre à faire. Celui qu’on a toujours de bonnes raisons d’oublier : parce qu’il ne répond pas instantanément à nos prières, que les croyants ne sont pas meilleurs que les autres, qu’il y a trop de souffrance dans le monde… autant de raisons que nous nous donnons pour négliger Dieu. Heureusement il y a les Mages ! La passion des savants à chercher la vérité, la fascination des artistes pour la beauté, la soif de justice de ceux qui s’engagent à construire une société plus belle, la soif d’infini des mystiques, signes de cette dimension divine qui habite tout être humain !
Les mages enseignent que nous sommes destinés à être des explorateurs de Dieu, avec un certain goût du risque. Car quand on se met à chercher, il est toujours possible de se tromper. Mais nous sommes sûrs que Dieu nous accompagne dans nos recherches et même dans nos errances. Les mages montrent aussi que Dieu n’est jamais là où on pense qu’il devrait être. Ils s’imaginaient le trouver dans un palais, et ils sont conduits vers une étable pour se prosterner devant un enfant couché dans une mangeoire. Alors avec eux, amoureusement, offrons l’or, l’encens et la myrrhe.
L’or évoque la richesse. Nous pouvons demander pour tous, une existence plus confortable, mais sans égoïsme ni luxe scandaleux. Demandons la force d’agir pour que les biens soient mieux répartis, car tant de gens manquent du nécessaire.
L’encens est le signe de la prière : parfum sacré qui monte vers Dieu. Souhaitons pour chacun une vraie vie de prière, une relation profonde avec Dieu, qui donne envie d’aimer Dieu et stimule les conversions.
La myrrhe qui servait à embaumer les corps, à guérir les malades, invite à ne pas laisser seuls ceux qui connaîtront cette année la souffrance. Que l’espérance reste la plus forte dans nos épreuves ! Que notre charité soit un baume qui guérit les blessures !
Au début de l’année nouvelle, plutôt que d’ajouter une année à notre vie, ajoutons la Vie à cette année en accueillant davantage la grâce de Dieu pour l’amour des petits et des pauvres.
Père Jean-Luc Papet