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LAISSEZ-NOUS NOTRE PÉCHÉ


Vous connaissez le nom de la nouvelle croisade : la déculpabilisation absolue. Les prédicateurs en sont légion. Le péché, c’est fini. La responsabilité devant Dieu, ça n’existe plus (comme Dieu d’ailleurs). Guerre aux tabous, complexes et autres crimes commis au nom de la faute. Libérez-vous de l’oppression morbide de la culpabilité.

Il faut le reconnaître : les chrétiens –conduits par d’étroits théologiens- ont parfois manqué de jugement dans l’étiquetage minutieux de la vie courante. A force de vouloir tout peser à la balance d’une doctrine moralisante et légaliste, on en était arrivé à subodorer le péché partout, et le plus souvent avec les relents de soufre que confère la qualification « mortelle » généreusement distribuée à la ronde. Religion de peur et de châtiment, une caricature de l’Evangile.
Certes, revenons à des notions plus humaines et surtout plus chrétiennes. Mais est-ce une raison pour remiser le péché dans le magasin méprisé des accessoires les plus démodés et les plus accusés ? En attendant de l’oublier définitivement ?
Une fois de plus, le Seigneur nous remet sur le droit chemin. Vous êtes tous des pécheurs, nous dit-il.
De grâce, laissez-nous donc notre péché. Parce que nous sommes des hommes avec la terrible et merveilleuse responsabilité d’une liberté qui fait notre dignité, notre grandeur, notre mystère. Parce que Dieu s’est fait notre Sauveur, devenu Miséricorde à force de se montrer Amour. Il n’est pas mort sur la croix pour nous libérer de quelques remords malsains, mais pour brûler tous nos manques d’amour en nous pardonnant de tout son cœur transpercé. Pourquoi prétend-on sauver Dieu dans notre monde en lui enlevant la folie d’une tendresse qui veut nous guérir et nous relever inlassablement ?
Convertissez-vous, nous répète Jésus. Qu’est-ce à dire, sinon que nous sommes toujours attendus –tels que nous sommes- avec notre poids de péché, pour la grande réconciliation qui débouche sur la fête eucharistique ?
Je connais au moins deux malheurs dont je voudrais qu’on délivre notre monde : celui de croire que nous avons trop péché pour être encore pardonnés, et celui d’imaginer que le péché n’existe plus. Deux attitudes qui insinuent le même blasphème : le Christ est mort pour rien.
Alors qu’il nous a aimés jusqu’à la dernière goutte de sang.

Votre curé, le Père Dominique Chéreau, sv