Quand nous paraîtrons devant le Seigneur, il ne nous demandera pas si nous avons « réussi dans la vie », si nous avons gagné beaucoup d’argent, écrit des livres, fait avancer la science même si ces dernières choses sont tout à fait louables. Il nous demandera si nous avons « réussi notre vie », c’est-à-dire si nous avons aimés. Rappelez-vous la fresque du jugement dernier décrite par saint Matthieu à la fin de son Evangile.
Le texte de Saint Paul aux Corinthiens que nous entendons ce dimanche est plus que célèbre : l’hymne à la charité, qui fait fureur lors des célébrations de mariages ! Aimer ne signifie pas avant tout ressentir des choses agréables pour l’autre. Aimer est plutôt faire le choix libre et joyeux, jour après jour, de laisser l’autre passer devant soi-même. Comme le chantait saint François d’Assise :
« O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en se donnant qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on se retrouve, c’est en pardonnant qu’on est pardonné, c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »
N’attendons pas une minute de plus pour décider le plus fermement possible de remplir enfin nos vies de l’essentiel, du poids de l’amour. Jésus lui-même nous montre le chemin.
L’hymne à la charité de ce dimanche n’est-elle pas d’ailleurs un véritable portrait de ce dernier ?
Père Franck Zeuschner, sv
Crédit photo : Yannick Boschat (diocèse de Paris)