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Aimer le Carême

« Moi je n’aime pas le Carême ! » me déclarait à brûle-pourpoint une paroissienne il y a peu. Ne disait-elle pas tout haut ce que beaucoup pensent tout bas ? Je reconnais pour ma part qu’il m’est arrivé de dire, non sans humour, que je souhaiterai un Carême plus court et un Avent plus long… Tout cela pour dire que personne n’est attiré naturellement par une perspective d’efforts, de privations. Etre attiré de cette manière serait même en quelque sorte malsain. Et si le Carême ne nous dérange pas c’est peut-être que nous considérons qu’il ne nous concerne guère.

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Et pourtant le voilà qui revient comme chaque année. Et nous devons le voir comme un temps de grâce. Ne le prenez pas mal, mais je pense que si nous redoutons tant le Carême, c’est peut-être parce que nous n’avons pas bien compris son enjeu, ce qu’il rapporte, et ce qu’il est. Ne pensons pas que ce sont nos efforts, nos pauvres efforts, qui vont changer la face du monde. Quelle illusion ! Il s’agit pourtant bien de changer la face du monde : ce monde dans lequel nous vivons, dont nous respirons l’air pollué, je ne parle pas seulement écologiquement mais aussi et surtout spirituellement ; ce monde où le mal semble parfois triompher, avec des lois iniques qui se préparent pour notre pays qui risquent de réduire l’être humain à un simple produit et un produit jetable, dont on aura hâte de se débarrasser ; un monde ou le plus petit, le plus faible, le plus fragile dans tous les domaines est bafoué, écrasé voire éliminé ; un monde où Dieu n’a plus sa place et qui fait tout son possible pour essayer d’oublier de quel Père il vient ; un monde enfin où la loi de la jungle, c’est-à-dire la loi du plus fort semble régner.

Et puis il y a aussi un autre monde que nous devons et pouvons changer : le monde de notre cœur… S’il y a certes de belles choses, en commençant par la présence de Dieu en nous, mais aussi nos qualités, les ténèbres aussi sont présentes en nous. En prenons-nous notre parti ? Car Dieu, Lui, non ! Lui qui nous a fait et veut notre bonheur ne peut et ne pourra jamais se faire à l’idée que nous ne soyons pas heureux.

Alors ce temps du Carême est un retour aux sources, à la Source de notre existence, un temps pour penser un peu plus à nous-même, vraiment, en vérité. Ne prenons donc pas à la légère ce beau temps liturgique, la sainte Quarantaine, comme il était jadis appelé. Prenons un peu de temps avant qu’il ne commence pour réfléchir aux objectifs que nous souhaitons nous fixer cette année dans les domaines de la Prière, de la Pénitence et du Partage.

Le Carême est un temps de joie ! La vraie joie, et la joie du chrétien, naît de la présence de Dieu à nos côtés : présence aimante, continuelle et toujours bienfaisante. Prenons aussi dans nos cœurs toutes les grandes intentions du monde et de l’Eglise. Pour une fois, nous pouvons faire quelque chose, il nous est possible d’agir pour changer le monde, n’attendons plus !

Père Franck Zeuschner, sv

Crédit photo : Alex Azabache (Pexels)