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Vivre au dessus de ses moyens

Ne vous y trompez pas, je ne vous invite nullement à sombrer dans une vie de prodigalité ni à adopter des pratiques de vie dépensières totalement inconsidérées, ni même à vous endetter en faisant fi d’une certaine sagesse de gestion de vos biens. C’est le grand écrivain catholique André Frossard, converti, qui osait prononcer cette phrase que je trouve si juste : «  Un chrétien est quelqu’un qui vit au dessus de ses moyens !  » Que voulait-il donc dire avec cette formule provocante ?
« Le cœur de l’homme est compliqué et malade. » ainsi parle déjà le prophète Jérémie (17 v5). Et le grand apôtre saint Paul fait le même constat avec une formule demeurée célèbre et dramatiquement vraie : «  Je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans l’être de chair que je suis. En effet, ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir. Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas. » (Romains 7 v18-19). Si telle est la condition de l’homme sur la terre, elle ressemble en effet à une vie de servitude. Comment ne pas se décourager, tout envoyer promener ?

Si nous prenons l’évangile au sérieux, cette loi d’amour que Jésus nous invite à suivre, nous réalisons bien vite que nous n’y arrivons pas, que nous n’y arriverons jamais tous seuls… Notre brave saint Pierre en a fait la douloureuse découverte quand il demanda à Jésus : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » et que Jésus lui ai aussitôt répondu : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. » (Matthieu 18 v21-22). Cette réponse n’est pas un simple appel à la générosité. Elle nous rappelle que l’évangile est au dessus de nos forces, nous n’y arriverons pas sans l’aide de Dieu Lui-même. Sans lui, nous ne pouvons rien faire ! Cela tombe bien car il est là. En s’élevant au ciel Jésus nous en a fait la promesse : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde !  » Cette promesse n’est certes pas évidente à bien à bien comprendre. Comment celui qui semble nous quitter définitivement resterait-il vraiment avec nous ? Le Seigneur ne sait plus quoi inventer. Car l’amour est inventif. Après le prodigieux mystère de l’Incarnation, voici son prolongement : le don de l’Esprit Saint, son effusion sur les Apôtres qui va faire naître l’Eglise, permet à Dieu d’envahir les cœurs de ceux qu’Il aime et qui l’aiment. Le jour de la Pentecôte, l’Esprit répandu dans le cœur des apôtres change tout. Désormais ils n’ont plus peur, ils sont remplis des fruits de l’Esprit : «  amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi.  » (Galates 5 v22-23). Pierre n’a plus peur et va annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus aux habitants de Jérusalem, ceux-là même qui, il y a moins de deux mois avaient demandé la mort de Jésus sur la croix. Il est capable de tout, même de confondre les grands prêtres et leurs raisonnements fallacieux, lui, pauvre pécheur du lac de Tibériade…
La solennité de la Pentecôte est l’anniversaire de notre confirmation. Quel sacrement extraordinaire ! Laissons entrer le feu de l’amour de Dieu en nos cœurs, cessons de croire que nous allons y arriver tous seuls. Nous savons bien que cela est impossible, mais rien n’est impossible à Dieu et cela il serait urgent que nous le redécouvrions également. Que le témoignage de ces 450 adultes confirmés ce samedi soir à St Sulpice et de la vingtaine d’enfants et de jeunes de notre paroisse à recevoir ce sacrement nous invite à ouvrir en grands nos cœurs pour laisser son Esprit saint nous envahir.

Belle Fête de la Pentecôte !

Père Franck Zeuschner, sv