Leur déconvenue a été grande quand ils se sont entendus dire par Jésus : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. » (Marc 10 v42-43) Ou encore les mots de l’Evangile de ce dimanche : « Mon Royaume n’est pas de ce monde… Ma Royauté n’est pas d’ici. » (Jean 18 v36) Une nouvelle fois il est important de reconnaître que nous ne comprenons pas là où Jésus veut nous conduire. Comme les apôtres nous rêvons peut-être d’établir le royaume du ciel sur la terre, mais qu’est-ce que cela signifie ? Faire régner le Christ sur cette terre, ne serait-ce pas essayer, chacun, chacune de nous, de commencer humblement par répandre dans ce grand champ à moissonner des semences de justice, de paix, de vérité et d’amour ?
Dans mes journées, dans notre monde de fake news, de mails assassins, de critiques, de calomnies, où l’on n’appuie plus forcément sur la détente d’une arme mais un clic de souris qui peut produire à lui seul de grands ravages, que fais-je concrètement pour répandre le Royaume d’amour du Seigneur sur la terre ?
Comme il y a deux mille ans, Jésus est chassé de notre monde. On ne veut pas de lui. « Pas lui, mais Barabbas ! » Comme à Bethléem au moment de sa naissance « Pas de place pour lui dans la salle commune. »
Nous qui recevons chaque dimanche le Seigneur dans le sacrement de l’Eucharistie, ne nous habituons pas. Que chaque communion soit vraiment un accueil du Christ dans toute notre vie pour que nous puissions à notre tour le donner à notre monde qui en a tant besoin.
Père Franck Zeuschner, sv.
Crédit photo : Michel Pourny pour le diocèse de Paris