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Une loi nouvelle

La semaine dernière, nous entendions le magnifique récit de la parabole du fils prodigue, une des trois paraboles de la miséricorde, constituant le chapitre 15 de saint Luc, surnommé l’évangéliste de la miséricorde, tant son œuvre est une hymne à l’amour du cœur de notre Dieu qui se penche sur la misère de l’homme pour le sauver.

L’évangile d’aujourd’hui n’est pas moins admirable pour nous faire tomber à genoux et nous faire admirer la prodigieuse miséricorde de Dieu. Elle est d’ailleurs sa véritable toute-puissance qui nous invite à déposer les armes. Aujourd’hui l’évangile se trouve chez saint Jean me direz vous. C’est vrai ! Mais sachez que ce texte a fait couler beaucoup d’encre chez les exégètes et qu’on se demande si, finalement, ce passage ne serait pas un extrait de l’évangile selon saint Luc…

Quelle histoire ! Jésus est au Temple, ce n’est pas un détail, le lieu de la présence de Dieu à son peuple. Et là, il enseigne. Il enseigne assis, ex cathedra, pourrions nous dire. Il n’a pas de chaire particulière ; celle qui choisira pour nous enseigner, son trône aussi, ce sera sa Croix.

Et voici qu’on lui amène une femme surprise en situation d’adultère. Chose surprenante, elle est seule, et ce détail ne semble pas embarrasser ceux qui se sont saisis d’elle, et pas de lui…

On demande à Jésus de juger, rien que cela. La loi de Moïse en effet prévoyait la peine capitale par lapidation pour plusieurs cas : le blasphème, le viol délibéré du repos sabbatique, le rapt, la violence physique ou verbale envers les parents, l’adultère… « Tu ôteras le mal du milieu de toi » dit le Deutéronome 22 v24. Tout cela peut nous paraître bien dur. Rappelons-nous également de la célèbre loi du talion à laquelle le livre de l’Exode fait référence : « œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure. » 21 v24. Un peuple ne peut se passer d’une loi pour vivre en société au risque de vivre sous un régime de barbarie, de la loi de la jungle, qui est la loi du plus fort.

Le piège est bien tendu pour précipiter Jésus dans ses filets : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Quoi qu’il dise, Jésus sera pris en défaut. S’il cautionne la mort de cette femme, c’est tout son message d’amour qui s’envolera. S’il lui sauve la vie, il sera immanquablement accusé de fouler aux pieds la loi que Dieu a transmis à Moïse.

Jésus ne s’empresse pas de leur répondre. Ce qu’il fait est d’ailleurs étonnant. Il semble dessiner sur le sable, avec son doigt. Le doigt de Dieu n’est-il pas le symbole du jugement ? Le sable est cette matière meuble, comme peut l’être aussi le cœur humain, versatile, fragile, instable. Jésus va à son tour rendre son jugement. Nous connaissons cette réponse incroyable de Jésus qui remet les accusateurs devant leur propre péché : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »

Jésus n’esquive en rien la question, mais répond, comme à son habitude, bien au-delà de la question et donne une loi nouvelle. Il n’est certes pas complice du péché, en appelant le mal un bien. Mais il distingue : s’il pose sur le péché un regard de dégoût et de rejet, en revanche il pose et posera toujours sur le pécheur, quelle que soit sa faute, un regard d’amour et de tendresse. Même quand ce dernier est découragé, ne croit plus le salut possible, se sent submergé par sa faute, ne s’aime plus soi-même et se croit rejeté par Dieu, celui-ci lui montre qu’il a été créé pour la vie et le vrai bonheur que le péché n’a jamais réussi à donner, cela se saurait depuis le temps !

Contemplons l’amour incroyable de Dieu pour nous, pour moi… « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. » et n’attendons pas plus longtemps pour le laisser nous pardonner.

Père Franck Zeuschner, sv

Crédit photo : Yannick Boschat pour le diocèse de Paris