Ce qui va lui être reproché dans l’autre vie, c’est de s’être laissé étouffer par ses richesses, de leur avoir confiées son cœur et au fond toute sa vie. C’est bien sur elles qu’il s’est appuyé, qu’il a choisi de mettre ses garanties, et cela c’est une erreur fatale ! Il en a fini par ne même plus remarquer le pauvre qui gisait à sa porte, pas à l’autre bout du monde, mais bel et bien devant ses yeux. Mais voilà, ses yeux se sont aveuglés avec le temps. Il s’est habitué à la misère de Lazare au point de ne même plus la remarquer et de ne plus en souffrir. Pourtant, manger est une nécessité vitale pour chaque être humain. Nourrir nos frères et sœurs n’est pas un acte de charité mais avant tout un acte de justice. Pour ce riche au contraire, manger était devenu un luxe.
En nous demandant d’écouter cette parabole qui met le doigt sur l’essentiel, que nous demande donc le Christ ?
Peut-être de réaliser que nous aurons toujours à nous convertir. Le riche, un jour, a décidé de prendre son parti de la présence de Lazare à sa porte. Il ne le gêne plus car pour lui il n’existe plus. Le Seigneur nous invite en effet à ne pas nous endormir. Les choix que nous faisons aujourd’hui engagent notre éternité. N’est-ce pas une invitation à prendre nos vies au sérieux, à ne pas vivre à la légère ? Le Christ nous rappelle que la justice existe, peut-être pas sur cette terre mais dans le ciel, ce ciel que nous ne devons pas oublier. Paul ne nous invite pas à autre chose quand il nous dit dans la deuxième lecture : « Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle ! C’est à elle que tu as été appelé… »
Père Franck Zeuschner, sv.
Crédit photo : Pixabay