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Une fête dépassée ?

Comme chaque année, l’année liturgique s’achève avec cette solennité du Christ Roi de l’univers. Comparable à une clef de voute que les bâtisseurs placent en dernier pour maintenir debout tout l’édifice, tout est dit, récapitulé, dans cette fête qui est assez récente car instituée par le Pape Pie XI en 1925 dans son encyclique Quas Primas. A cette époque, fascisme et communisme divisent l’Europe au nom d’idéologies athées, le climat social n’est pas bon non plus. Le pape rappelle que toute paix, même politique ne peut venir que du Christ. Vrai homme et vrai Dieu, le Christ est, par sa résurrection, Roi éternel de toute la Création au Ciel mais aussi sur terre.

Le Christ est roi. Mais un Roi serviteur : « Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir  » (Mt 20 v28). Un Roi rédempteur : « Je suis venu pour donner ma vie en rançon pour la multitude.  » (Mt 20 v28). Un Roi pauvre, pour qu’en servant les pauvres nous partagions sa dignité royale. Un Roi obéissant à son Père jusqu’au mépris de sa vie, pour que par cette même obéissance nous recevions de lui la dignité royale.
« Si les hommes venaient à reconnaître l’autorité royale du Christ dans leur vie privée et dans leur vie publique, des bienfaits incroyables – une juste liberté, l’ordre et la tranquillité, la concorde et la paix publique se répandraient infailliblement sur la société tout entière. » Pie XI Quas Primas n°14

La fête de ce dimanche ne nous invite pas à rêver. Non, il ne s’agit pas d’un nouveau rêve bleu ! Les catholiques qui n’appartiennent à aucun parti ne demandent pas forcément le retour d’un roi au pouvoir. D’ailleurs qu’il soit roi, empereur, président du Conseil ou président de la République, ce monarque aura ses faiblesses. Il faudrait juste qu’il accepte de convenir que tout pouvoir, même s’il a été élu par le peuple, lui vient d’en haut, de plus haut que lui. On oublie si vite que le mot ministre signifie serviteur. Le Roi de France se considérait à juste titre comme le « Lieutenant de Dieu » la formule était belle. Aujourd’hui le roi ne règne plus, mais hélas Jésus Christ aussi a été rejeté. Beaucoup de nations vivent leur « péché originel » voulant à tout prix se persuader qu’elles n’ont surtout pas besoin de Dieu pour prospérer. Si elles avaient raison, cela se saurait, depuis le temps ! Il faudrait être aveugle pour ne pas constater la triste réalité, sans Dieu nos vies tombent en ruine. Mère Teresa déclarait : « Les nations les plus pauvres sont celles qui ont légalisé l’avortement ».

Nos dirigeants ont certes besoin du soutien de nos prières, ils ont également besoin que chacun de nous s’investisse, à sa mesure, à sa place, selon ses compétences, avec honnêteté et générosité pour le bien commun de notre pays. C’est peut-être pour cette raison qu’aujourd’hui, la blessure est pour nous d’autant plus vive quand nous ne sentons pas justement respectés. Le saint Pape Jean-Paul II, en mai 1980 au Bourget lançait déjà cet appel pressant : «  France, fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? »
Apprécier l’action des catholiques pour tout ce qu’ils font pour la société, c’est bien beau, mais si on leur interdit d’aller à la source de cette charité par la participation à la messe, on montre ainsi qu’on n’a vraiment rien compris. Ne rejoint-on pas la célèbre maxime de Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes. » ? Nous ne demandons pas à nos dirigeants de partager notre foi, quoique leur conversion est une belle intention de prière, nous leur demandons simplement qu’ils ne nous empêchent pas de vivre en nous séparant ainsi de Celui qui a quitté le ciel pour pouvoir nous rejoindre et se tenir à nos côtés, tous les jours jusqu’à la fin des temps.

Père Franck Zeuschner, sv.