Seule une phrase change, la 6ème demande : Ne nous soumets pas à la tentation devient « Ne nous laisse pas entrer en tentation » cette modification due à la nouvelle traduction liturgique de la Bible remplace heureusement ce qui va devenir « l’ancienne formule ».
« Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : ‘Ma tentation vient de Dieu’, Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne » (Jacques 1 v13).
La tentation n’est pas une théorie, elle est un fait, un fait concret qui touche l’expérience humaine dès les origines (cf. Gn 3). Ce n’est pas Dieu qui tente l’homme mais le « serpent », le « diable », c’est-à-dire celui qui veut diviser, briser l’amitié entre Dieu et sa créature. Même Jésus, le fils de Dieu, a été tenté plusieurs fois dans sa vie ; le serpent a cherché à l’éloigner de son Père.
L’ « évangile », la bonne nouvelle, est qu’en Jésus tout homme peut vaincre toute tentation ; comme Jésus, nous pouvons nous en remettre entièrement au Père qui « est fidèle et ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces » (1 Co 10, 13).
Faire face à la tentation peut donc devenir une expérience importante car cela nous aide à resituer le rôle et la place de Dieu dans nos choix, face à ce qui nous semble bien et bon.
« Réfléchir sur les tentations (…) est une invitation pour chacun de nous à répondre à une question fondamentale : qu’est-ce qui compte véritablement dans ma vie ? (…) quelle place à Dieu dans ma vie ? Est-ce lui le Seigneur ou bien est-ce moi ? » (Benoît XVI, Audience du 13 février 2013). En compagnie de Dieu, la tentation devient un appel à notre liberté, au discernement, à une conversion permanente. (Pietro Biaggi – Prêtre du diocèse de Bergame)
Une conversion permanente … c’est donc cette belle grâce que nous sommes invités à demander inlassablement au Seigneur dans cette 6ème demande du Notre Père. Il ne s’agit donc pas bien sûr d’un nouveau Notre Père mais d’une invitation à le dire d’une manière renouvelée, avec plus de cœur, de foi et unis avec tous nos frères et sœurs.
Père Franck Zeuschner, sv