J’ai choisi aujourd’hui de vous rappeler cette histoire. Ce fait n’est pas isolé. Des exemples de pardons héroïques ne manquent pas non seulement dans l’histoire mais même dans l’actualité. Car le pardon fait partie de la vie parce que l’offense fait partie de nos vies de pécheurs. « Car le juste tombe sept fois mais se relève, alors que les méchants s’effondrent dans le malheur. » Le livre des Proverbes nous aide à ne pas trop nous illusionner. Nous sommes de pauvres pécheurs, nous le récitons humblement chaque jour dans l’Ave Maria.
C’est pourquoi il faut nous convaincre que cet évangile que nous ne connaissons que trop bien ne s’adresse pas seulement à notre voisin, mais bel et bien, en premier à nous. Il pourra également être du coup : bonne nouvelle pour notre voisin qui recevra notre pardon. Chaque semaine en effet nous avons des occasions pour exercer notre pardon et celui des autres aussi…
Prenons le temps de regarder. Quand avons-nous demandé pardon, du fond du cœur, à quelqu’un pour la dernière fois ? Cette attitude est pourtant au cœur de notre vie chrétienne. Mais ce qui est encore plus central et que nous sommes invités à regarder en premier, c’est l’amour que Dieu nous porte, c’est le pardon que Dieu nous a accordé et pas pour des broutilles !
Pour chacun de nous Dieu est mort. Il a versé son Sang si précieux, il a donné sa vie, parce qu’Il m’aime à la folie. Devant tant d’amour, comment ne pas, à notre tour, déborder un peu plus de charité envers notre prochain ? Mais oui, notre prochain a des défauts (comme nous d’ailleurs…) peut-être ne réalise-t-il pas le mal qu’il nous fait, peut-être le réalise-t-il trop bien.
Mais ce mal n’est rien… à côté de nos offenses envers Dieu. Et ces offenses, elles non plus ne sont rien… en comparaison de l’amour incommensurable de Dieu pour nous. Puisons donc dans cet amour, que nous accueillons dans l’Eucharistie pour faire à notre tour miséricorde.
Père Franck Zeuschner, sv