Ne gardons-nous pas souvent une image d’un Dieu loin de nous, loin de nos préoccupations ? Un Dieu que nous ne nous pressons pas non plus de consulter d’ailleurs. Le Souverain Pontife aimerait tant que nous réalisions enfin que Dieu porte à chacun et chacune d’entre nous un amour unique et sans limite. Comme il serait triste que s’écoule notre vie en passant à côté de cette Bonne Nouvelle qui change tout.
Le mot miséricorde peut nous paraître mystérieux ; pourquoi ne pas parler tout simplement de l’amour de Dieu ? Un enfant définissait ce terme en disant : « La miséricorde, c’est une corde que Dieu nous lance pour que nous puissions
monter jusqu’à lui. » Cette définition est touchante, et n’est pas dénuée de justesse, mais, étymologiquement, la miséricorde c’est le Cœur de Dieu qui se penche sur la misère de l’homme. Cette misère habite le cœur de chacun sans exception, ne nous mentons pas à nous-mêmes.
Cette misère nous colle à la peau, à un tel point que parfois nous ne pouvons plus nous supporter nous-mêmes, mais c’est là que Dieu entre en scène pour nous dire : « Tu as du prix à mes yeux, tu comptes beaucoup pour moi, et je t’aime ! » La petite Thérèse de Lisieux a composé un poème magnifique, très audacieux, et pourtant l’Église n’a pas eu peur de lui décerner le titre de « Docteur de l’Église ». Elle ose écrire :
« Moi, si j’avais commis tous les crimes possibles, / Je garderais toujours la même confiance, / Car je sais bien que cette multitude d’offenses / N’est qu’une goutte d’eau dans un brasier ardent… »
S’il vous plaît, je vous en supplie, relisez ces paroles de feu qui ne peuvent nous laisser indifférents et gravez-les dans votre cœur. Comme c’est fort ! Comme c’est beau ! Notre Dieu est plus puissant à nous faire du bien que nous à nous faire et à Lui faire du mal. Cet amour fou de Dieu pour nous est la raison, la seule, pour laquelle j’ai donné ma vie à Dieu. Qu’avons-nous à annoncer d’autre de plus grand ? Personne n’est perdu, personne n’est fini, personne n’est irrécupérable. C’est en comprenant pour moi-même cette nouvelle incroyable que j’ai voulu la crier à tous ceux que je rencontre.
« Notre cœur aurait beau nous condamner, Dieu est plus grand que notre cœur ! » (Première lettre de saint Jean, chapitre 3, verset 20)
Père Franck Zeuschner,
religieux de Saint-Vincent-de-Paul,
votre curé