Nous célébrons ce dimanche, le dernier de l’année liturgique, la solennité du Christ Roi de l’univers. Dimanche prochain en entrant dans le temps de l’Avent, c’est une nouvelle année qui commencera pour nous chrétiens. C’est important de s’y préparer avec un enthousiasme spirituel renouvelé. Mais revenons à la belle célébration de ce jour qui devrait aussi remplir notre cœur de joie.
Oui Jésus est roi ! Vous vous souvenez qu’avec Pilate, Il l’avait reconnu et affirmé, mais d’une royauté qui ne vient pas d’ici, pas de ce monde. La Royauté de Jésus n’est pas à l’image de celles de notre terre, qui brillèrent aux yeux des hommes mais qui parfois également furent le cache-misère de beaucoup de mesquineries, de petitesses… Tous, hélas, ne furent pas comme notre bon roi Saint Louis qui a su réaliser d’une façon extraordinaire son rôle de roi comme lieutenant du Roi du Ciel et de la terre, le Christ et modeler sa vie sur l’Evangile. Aujourd’hui il n’y a plus de roi en France, mais la soif du pouvoir est peut-être encore plus forte. Rares sont les personnes en charge de gouvernement qui considèrent davantage leur rôle comme un service que comme une promotion et un but enfin atteint. Quoi qu’il en soit il nous faut prier pour ceux qui ont la difficile charge de nous gouverner. Nous voyons facilement leurs défauts ou leurs omissions, mais il est également important de voir les efforts qui sont les leurs quand ils œuvrent pour le bien commun. « La critique est aisée mais l’art est difficile. »
Mais le fond du problème n’est-il pas également que nous ne souhaitons pas être dirigés. Nous avons du mal à accepter l’autorité. Notre monde, c’est-à-dire nous, critique si facilement : les présidents, les fonctionnaires, le pape même quand nous estimons que telle intervention n’est pas appropriée et ne se justifiait pas.
Regardons Jésus ! Il siège sur son trône ce dimanche et il juge. Son trône, c’est la croix et sa couronne est constituée d’épines. Il juge en accueillant dans son Royaume un brigand ! Acceptons de regarder Jésus sur la Croix. C’est pour nous qu’il est là dans d’atroces souffrances oui pour nous, mais aussi PAR nous… Prenons modèle sur son humilité, sur son abaissement. « Toi le Tout-Puissant, humblement tu t’abaisses » aimons-nous chanter. Mettons-nous à son école, toute autorité est avant tout un service et le mot ministre signifie : serviteur… L’urgence n’est-elle pas de laisser le Christ régner librement sur la terre de notre cœur ?
Père Franck Zeuschner, sv