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Un Dieu qui déchire

J’ai découvert il y a quelques années un nouveau sens au verbe déchirer. Quand un jeune dit que quelque chose ou que quelqu’un déchire il manifeste ainsi sa satisfaction voire ses félicitations devant la réussite de telle personne ou la prestation de tel objet. (J’ai trop déchiré à l’examen : comprendre : Je suis vraiment fort satisfait de ma prestation à l’oral de français ou alors Cette moto déchire grave : comprendre : les performances techniques et esthétiques de ce bolide de 1000 cc me laissent pantois)

Ce verbe déchirer se trouve dans notre première lecture au livre du Prophète Isaïe : « Ah si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face. » Les cieux qui se déchirent, l’abolition de toute frontière, de toute séparation, de tout écran entre le ciel et la terre entre les hommes et Dieu, cela fait rêver le prophète qui ose même demander à Dieu de réaliser son rêve insensé. Les Prophètes sont des hommes (et des femmes) de feu, pas de guimauve. Isaïe fait le constat que nos vies tombent en ruine sans Dieu. Sans lui, nous ne sommes capables de rien de bon. « Tous, nous étions comme des gens impurs, et tous nos actes justes n’étaient que linges souillés. Tous, nous étions desséchés comme des feuilles, et nos fautes, comme le vent, nous emportaient. Personne n’invoque plus ton nom, nul ne se réveille pour prendre appui sur toi. Car tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes. Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père… » Si le constat est amère, il n’est pas sans espérance. Notre époque a-t-elle tant à envier à celle du Prophète ? Nous, nous avons le Christ. Mais Jésus est-il si bien accueilli, attendu ? Bientôt, mettre une crèche de Noël deviendra bientôt un délit, une haute atteinte à la laïcité. Notre monde marche sur la tête, qui s’inquiète davantage du sort des animaux domestiques que des plus fragiles des êtres humains. Au secours Seigneur ! Reviens !

Et bien oui, ce temps de l’Avent est le temps qui nous prépare à ce retour. Le Seigneur ne nous laisse pas à notre triste sort. J’aime à dire que notre Dieu n’est pas conventionnel. Rester au Ciel quand nous nous perdons sur la terre, il ne le peut pas. Il déchire le ciel et il descend, il vient. Pas seulement pour être solidaire de notre misère, mais aussi pour nous sauver et nous rendre solidaires de sa gloire.

Alors, arrêtons-nous et ne laissons pas ce temps de l’Avent qui commence, comme toute cette nouvelle année liturgique d’ailleurs, s’écouler sans rien faire. Nous avons besoin, un besoin urgent de cette venue de Dieu.

Père Franck Zeuschner, sv.

Crédit photo : Jeremy Bishop