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Tu es fou !

Nous sommes loin ce dimanche de paroles lénifiantes et édulcorantes. Mais il est important d’accueillir les paroles de Jésus avec toute la force qui les accompagne. Saint Luc, l’évangéliste de la miséricorde, ne l’oublions pas, nous rapporte une courte parabole. Il s’agit d’un homme qui n’est pas un méchant. Bien au contraire on l’imagine sérieux, courageux et besogneux. Il est riche parce qu’il a travaillé tout au long de sa vie, et arrivé à l’âge de la retraite ou peut-être même avant, il échafaude des plans d’agrandissements de ses installations. Le succès, la prospérité seraient-ils donc interdits par l’évangile ? Pas du tout. Mais là n’est pas la question.
Jésus raconte cette parabole dans un contexte bien précis. On demande à Jésus d’intervenir dans une affaire d’héritage. Nous savons bien de nos jours ce que ce terme recouvre. Même dans les familles qui s’entendent à merveille, la succession est toujours un moment délicat et pénible source de petits conflits (ou de grands) d’incompréhension avec le reste de la famille, parfois même de brouille… Comme c’est triste ! Etant à la fois religieux et fils unique, et ne possédant ni château en Espagne ni ailleurs d’ailleurs, cette question a été pour moi moins douloureuse que pour la plupart. En revanche je suis témoin des faits qu’on me rapporte de toutes ces histoires d’héritage qui sont parfois si attristantes. Jésus ne dit pas qu’il ne faut pas respecter la justice. Il nous invite à ne pas mettre notre cœur dans ces biens matériels auxquels nous nous attachons tant.

La première façon d’accueillir cet évangile est de reconnaître que Jésus a raison. Nous sommes fous ! Tous ! moi le premier. Nous nous mentons à nous-mêmes nous faisant croire que ces biens seront toujours avec nous. « Un linceul n’a pas de poches » dit un proverbe. Accepter de reconnaître les liens qui nous entrave, c’est déjà faire un pas pour nous en délivrer.
La première lecture est également d’une force incroyable : « Vanité des vanités, tout est vanité. » La seule chose que nous emporterons c’est l’Amour qui sera dans notre cœur au moment de notre mort. « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » La seule sagesse ne serait-elle pas la recherche de Dieu et le service de nos frères ?
Et puisque nous sommes dans une période de vacances, je me permets de citer un extrait d’une chanson de Jean-Jacques Goldman que vous connaissez peut-être. Elle s’intitule « Les Choses » et sonne il me semble très juste avec l’évangile de ce dimanche :

Si j’avais, si j’avais ça
Je serais ceci je serais cela
Sans chose je n’existe pas ;
Les regards glissent sur moi
J’envie ce que les autres ont
Je crève de ce que je n’ai pas
Le bonheur est possession
Les supermarchés : mes temples à moi.
Dans mes uniformes, rien que des marques identifiées
Les choses me donnent une identité...

Je prie les choses et les choses m’ont pris
Elles me posent, elles me donnent un prix
Je prie les choses, elles comblent ma vie
C’est plus « je pense » mais « j’ai, donc je suis ! » (…)

Père Franck Zeuschner, sv.