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Trace et témoignage d’un artiste aux Bernardins

Jusqu’au 2 mars, le Collège des Bernardins accueille l’exposition Trace et Témoignage de l’artiste suisse Vincent Fournier, qui partage avec le public sa vie spirituelle à travers ses œuvres.

Quand le visiteur entre dans l’ancienne sacristie du Collège des Bernardins, son œil est attiré par un chemin de croix abstrait et symbolique. Une peinture figurative, dégageant une paix silencieuse, invite celui qui la regarde à la contemplation. Le papier est déchiré, certains traits de pinceaux à l’huile se lisent en transparence et, au travers du support, on remarque parfois quelques traces de brûlures. Les matériaux qui composent les œuvres de Vincent Fournier portent parfois les stigmates de leur vie passée. Il les a récupérés au fil de ses pérégrinations et de ses inspirations… « La fibre franciscaine, liée à la pauvreté, me touche particulièrement. Les matériaux que j’emploie sont des survivants, ils ont déjà vécu, ce sont des œuvres en puissance », explique l’artiste. Ainsi, cette pièce de bois qui figure dans l’exposition a été glanée alors qu’il bûcheronnait pour préparer l’hiver. Elle a passé deux ans dans son atelier, il l’a vue tous les jours avant qu’elle ne devienne une œuvre à part entière.

Une maturation indispensable selon lui, qui fait de son processus artistique un élément aussi important que la finalité de l’œuvre elle-même. « Le Baal Shem Tov, un sage juif, a écrit que l’homme devait libérer les étincelles divines qui sont présentes dans la matière ; c’est ce que j’essaie de faire, explique l’artiste. Tous ces objets disent la gloire de Dieu. »
Le travail de Vincent Fournier offre au public plusieurs échelons de compréhension, et il faut parfois prendre le temps de se laisser pénétrer par les œuvres pour que leur sens se révèle, un peu comme le mystère de la foi. « J’ai été marqué dès le plus jeune âge par la mystique chrétienne, explique-t-il. Ce qui découle de mon travail de plasticien est une invitation à entrevoir ce chemin de foi. L’art est une nécessité, voire une obsession. Il rejoint ma vie de prière intérieure. C’est la partie la plus fondamentale de ma vie. La peinture est un moyen de la partager. »

Art et recherche
L’exposition aux Bernardins est présentée par le laboratoire Beauté et Vérité de la Faculté Notre-Dame, dans le cadre de sa recherche sur la création artistique comme expérience de la transcendance. « Le théologien cherche à méditer et transmettre le fruit de sa méditation, et cherche à dire l’indicible, à montrer l’invisible, explique le P. David Sendrez, co-directeur du laboratoire. L’artiste est dans une démarche très comparable, il propose également la possibilité d’un renouvellement du langage. »
Le laboratoire a été particulièrement intéressé par l’univers de l’artiste suisse et son travail sur les matières. « Les matériaux de récupération qu’il utilise conservent les stigmates de leur vie antérieure et rappellent la crucifixion du Christ ressuscité. Les blessures dont ces supports sont porteurs se trouvent elles aussi subverties et transfigurées par ce qu’elles vont devenir dans son programme iconographique. » L’exposition est accessible gratuitement au public jusqu’au 2 mars prochain.

Gautier Demouveaux