Toc, toc, toc

Me revenait alors en mémoire cette belle petite comptine que les petits de l’école chantent lors de l’une ou l’autre célébration :

Toc, toc, toc, Quelqu’un frappe à ma porte
Toc, toc, toc, C’est la voix du Seigneur
J’ouvre la porte de mon cœur
Entre dans ma maison Seigneur

Toc, toc, toc ! Le Seigneur frappe à la porte de nos cœurs, des paroissiens qui ne le connaissent pas ou qui ne le fréquentent guère mais aussi à la porte de chacun de nos cœurs. Je repense à cette belle phrase du livre de l’Apocalypse : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » Oui le Seigneur frappe avec délicatesse, avec tendresse, avec insistance aussi, il frappe pour que nous lui ouvrions nos cœurs. Il frappe parfois sans se faire reconnaître. Il aime se cacher, non pour se jouer de nous mais bien au contraire pour nous respecter au plus haut point et ne pas s’imposer à nous, pour nous laisser libres.

En cette journée mondiale du pauvre, nous devons nous interroger. N’ai-je pas manqué la visite du Seigneur dans ma vie en fermant un peu trop vite une porte à un pauvre ? « On ne peut pas aider tout le monde ! » me direz-vous peut-être. C’est juste, mais depuis quand serait-ce une raison pour n’aider personne ? Pardon si ce conseil vous choque mais ayez votre pauvre ! Connaissez son prénom, perdez un peu de temps avec lui, plus si possible. « Qui donne aux pauvres, prête à Dieu » aimait à répéter saint Vincent de Paul. Il allait jusqu’à dire que « les pauvres sont nos maîtres. »

Oui Jésus aime se cacher, se voiler, sans doute pour mieux se dévoiler par la suite. Il s’est caché dans sa sainte humanité, il se cache dans le mystère de l’Eucharistie, il se cache encore dans la pauvreté de son Eglise, mais il se cache aussi dans les plus pauvres d’entre nous. « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »

Père Franck Zeuschner, sv.

Crédit photo : Maria Orlova (Pexels)