Cinquante jours après cette fête, les Juifs célèbrent Chavouot, qui commémore la remise des Tables de la Loi par Dieu à Moïse. C’est ce moment que le Seigneur a choisi pour faire don de son Esprit Saint à ses Apôtres. La Loi nouvelle que Dieu nous donne, c’est cette Loi de liberté et d’amour. Mais ne faisons pas erreur, ne comprenons pas de travers, à la manière du mouvement Hippie qui, on ne peut que le reconnaître aujourd’hui a porté des fruits amers et désastreux. Les fruits de ce don nous sont détaillés par Saint Paul dans sa célèbre lettre aux Galates : « Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. » (Ga 5 v22) Voici en effets les fruits que nous pourrons porter si nous laissons l’Esprit nous envahir et féconder la terre de nos pauvres cœurs.
Dans la deuxième lecture de ce dimanche, le même Paul, s’adressant aux Romains, les invite à ne plus vivre sous l’emprise de la chair :
« Frères, ceux qui sont sous l’emprise de la chair ne peuvent pas plaire à Dieu. Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. »
Ces mots, bien évidemment, Paul nous les adresse à nous, aujourd’hui. Remarquez que Paul ne nous pose pas la question, nous disant : « Vivez-vous sous l’emprise de la chair ou bien sous l’emprise de l’Esprit ? » S’il nous la posait, d’ailleurs, ne serions-nous pas un peu gênés, et ne serions-nous pas tentés de répondre humblement : « Oui, je vis souvent sous l’emprise de la chair. » Mais Paul ne pose pas cette question et nous affirme : « Vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit. » Le Seigneur, par notre baptême, mais également par la confirmation et l’eucharistie, nous fait dorénavant vivre de l’Esprit saint. Même si parfois la lutte nous semble dure, même si nous pouvons parfois croire que les ténèbres se sont installées durablement en nos cœurs, le Seigneur nous rappelle qu’Il est le grand vainqueur en nos vies.
Cette fête de la Pentecôte ne nous invite donc pas à vivre dans le rêve mais dans la réalité de Jésus qui est vraiment ressuscité pour nous. A nous maintenant de nous laisser envahir par tant d’amour et de déborder de tant de joie autour de nous.
Père Franck Zeuschner, sv
Crédit photo : Jérôme Calot