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Sine dominico non possumus vivere*

* Sans le dimanche, nous ne pouvons pas vivre !

Nous sommes en l’an 304, l’empereur Dioclétien interdit aux chrétiens, sous peine de mort, de posséder les Ecritures, de se réunir le dimanche pour célébrer l’Eucharistie et de construire des lieux pour leurs assemblées. A Abitène, une petite ville situé dans l’actuelle Tunisie, 49 chrétiens furent surpris un dimanche alors qu’ils célébraient l’Eucharistie, bravant ainsi les interdictions impériales. Arrêtés, ils furent conduits à Carthage pour être interrogés par le Proconsul Anulinus. La réponse, parmi d’autres, qu’un certain Eméritus donna au Proconsul qui lui demandait pourquoi ils avaient transgressé l’ordre sévère de l’empereur, est significative. Il répondit : "Sine dominico non possumus" : sans nous réunir en assemblée le dimanche pour célébrer l’Eucharistie, nous ne pouvons pas vivre. Les forces nous manqueraient pour affronter les difficultés quotidiennes et ne pas succomber. Après d’atroces tortures, ces 49 martyrs d’Abitène furent mis à mort. Ils confirmèrent ainsi leur foi, à travers l’effusion de leur sang. Ils moururent, mais ils vainquirent.

Certes, nous ne vivons plus aujourd’hui sous la persécution des empereurs romains, ni non plus sous celle, plus proche de nous dans le temps et la géographie, de la terreur révolutionnaire. Pas plus tard qu’hier samedi 7 novembre, à Nice, le chef du gouvernement de notre pays, lors de l’hommage aux trois victimes innocentes de la basilique Notre Dame à Nice, a même reconnu ce droit inviolable à nous réunir pour la messe : «  Aucune célébration religieuse n’est une offense dans une République laïque qui respecte la religion pour ce qu’elle est ; l’expression d’une conviction intime, et qui en garantit la pratique pour ce qu’elle est : l’exercice d’une liberté fondamentale. ».
Mais les chrétiens sont de bons élèves… Nous attendons donc avec plus ou moins de patience que le Conseil d’Etat, non pas nous fasse une faveur mais tout simplement nous rende justice et ne nous interdise plus à nous réunir pour la messe dominicale.
D’aucuns craignent que « les catholiques, s’ils s’acharnent à demander la messe, n’apparaissent comme une petite tribu qui pense d’abord à revendiquer le droit à la messe.  » Et bien ne vous en déplaise, c’est tout à fait cela. Allez essayer de faire comprendre à un amoureux qui souhaite rejoindre sa bien aimée qu’il doit penser à autre chose, qu’il ne doit pas faire une fixette, comme disent les jeunes. L’amoureux est obsédé de celle qu’il aime, et heureusement ! Comment penser à autre chose qu’à Celui qui nous aime et s’est livré pour chacun et chacune de nous ? Comment ? Comment ?
Essayez encore d’expliquer cela à Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, elle qui avait si bien compris que tout partait de l’Amour du Seigneur, de son Cœur. La Charité est l’âme de l’Eglise mais elle part du Cœur de Jésus, elle part d’abord de l’Eucharistie pour se répandre en ses membres, ensuite. « L’Eucharistie est source et sommet de toute la vie chrétienne » (Document conciliaire Lumen Gentium 11, Vatican II) Dis nous Thérèse : «  Je compris que l’amour seul faisait agir les membres de l’Église, que si l’amour venait à s’éteindre, les apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les martyrs refuseraient de verser leur sang. Je compris que l’amour renfermait toutes les vocations, que l’amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux ; en un mot, qu’il était éternel.  » (Manuscrits autobiographiques)
Ce dimanche, très exceptionnellement, la messe est donc célébrée en l’absence de fidèles, et retransmise sur Youtube. Mais je vous dis donc à très bientôt dans notre église.

Père Franck Zeuschner, sv.