Le résultat donne le tournis, ou plutôt la nausée. Les chiffres sont insupportables, même si un seul abus serait déjà insupportable. On voudrait croire que les chiffres annoncés ont été exagérément gonflés alors qu’ils doivent être en dessous de la réalité.
Bien sûr de tels abus se retrouvent ailleurs que dans l’Eglise : dans la famille en premier lieu, dans les structures scolaires, éducatives et sportives etc... mais ce n’est ni une consolation, ni une excuse. Il est impossible de tolérer l’intolérable, d’accepter l’inacceptable. Notre monde va mal, qui ne respecte plus le plus faible, le plus petit, le plus fragile, l’enfant.
Oui, l’effroi doit nous saisir, non seulement nous hommes d’Eglise, mais aussi nous tous disciples de Jésus Christ. Ecoutons le président de la Conférence des évêques de France :
« Devant tant de vies brisées, souvent détruites, nous avons honte et sommes indignés.
Notre pensée et notre immense peine, comme femmes et hommes, comme évêques ou supérieures et supérieurs d’instituts religieux, vont avant tout aux personnes victimes ; celles qui ont pu parler, celles qui n’ont pu le faire encore ou ne le pourront jamais et celles qui sont mortes. Rien ne peut justifier qu’elles n’aient pas été entendues, crues, soutenues, ni que la plupart des coupables n’aient pas été signalés et jugés.
Nous mesurons plus que jamais le courage des personnes victimes qui ont osé parler (...)
Nous redisons solennellement notre détermination à mettre en œuvre les orientations et les décisions nécessaires afin qu’un tel scandale ne puisse se reproduire. Nous remercions vivement celles et ceux qui nous y aident.
Nous savons que le chemin est encore long pour espérer mériter le pardon des victimes et qu’il nous faut « faire nos preuves ».
Il nous faut prier de tout notre cœur pour toutes ces victimes. Ceux et celles d’entre nous qui ont déjà été blessés, même très légèrement, dans ce domaine, savent combien un abus plus grave peut laisser de traces terribles dans tout l’être.
La première communion de 18 de nos enfants et jeunes, ce samedi soir, apporte un véritable rayon de soleil dans cette traversée des ténèbres. Prions aussi pour eux, pour leur fidélité à Jésus, pour que leurs parents les aident et les soutiennent dans cette fidélité.
Puissions-nous découvrir toujours plus que Jésus, qui nous est offert dans le sacrement de l’eucharistie, est le bonheur de nos vies, ce bonheur que nous recherchons tant.
Père Franck Zeuschner, sv