Voici que nous célébrons ce dimanche la belle solennité du Corps et du Sang du Christ, la fête du très Saint Sacrement, la Fête Dieu ! De quoi s’agit-il ? Pour comprendre un peu mieux, qu’il nous suffise de nous rappeler qu’en ce jour, auparavant, on décorait les villes et les villages, on ornait les fenêtres et les balcons de fleurs, on dessinait sur le sol des motifs aussi magnifiques qu’éphémères avec des fleurs ou de la sciure colorée pour faire un véritable tapis pour laisser passer le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Comment cela ?
Oui, ce jour là, après la messe, le prêtre (tel le petit ânon de Jérusalem le jour des rameaux) sortait de l’église, portant l’Eucharistie dans l’ostensoir. Les servants portaient des lumières, les petits enfants jetaient des pétales sur le passage du Christ réellement présent sous les apparences de l’hostie, quatre adultes portaient fièrement le dais pour protéger le Seigneur. Et tout le monde suivait et était heureux, rempli d’une joie profonde et durable. Comme si tous semblaient dire et même crier en chantant aux riverains qui seraient passés à côté de l’événement : « Notre Dieu est au milieu de nous, Il s’est installé dans notre monde pour que nous ne soyons plus jamais seuls ! Mais ce n’est pas tout ! Allez venez avec nous et rejoignez la procession. »
« Non, ce n’est pas tout, car il nous aime tellement qu’il nous invite à le manger pour vivre, et vivre de sa vie. Si vous ne comprenez pas tout, rassurez-vous, nous non-plus. D’ailleurs il ne s’agit pas tant de tout comprendre que de se laisser aimer et de répondre à son amour. Quand nous avons compris tout cela, quand nous réalisons ne serait-ce qu’un tout petit peu ce que le Seigneur a fait pour nous dans son immense amour, alors nous avons tout compris ! »
Les petits enfants comprennent parfois mieux que les grands ce que nous fêtons en ce jour. Nous devrions tous pleurer, non pas de chagrin oh non, mais de joie, de reconnaissance et d’amour envers ce don inestimable que Dieu nous fait. Il nous a tout donné, Il s’est donné Lui-même !
Père Franck Zeuschner, sv.