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Regardez, comment Dieu vous regarde !

Oui, acceptons de prendre quelques instants pour regarder comment Dieu nous regarde. Le bel extrait du livre de la Sagesse que nous entendons en ce dimanche nous y aide grandement : « Tu as pitié des hommes… Tu fermes les yeux sur leurs péchés pour qu’ils se convertissent… tu n’as de répulsion envers aucune de tes œuvres… Tu épargnes tous les êtres parce qu’ils sont à toi… Ceux qui tombent, tu les reprends peu à peu… »

Accueillons au plus intime de nos cœurs ces phrases qui sont autant de déclarations d’amour à notre égard. Si nous ne partons pas de ce constat, nous ne nous en sortirons jamais dans nos vies spirituelles. C’est bien Dieu qui le premier nous a aimés ! Et il nous faut commencer par nous laisser aimer. Dans l’Evangile, Jésus ne cesse de poser sur ceux qu’il rencontre ce regard de bonté et de tendresse. Aujourd’hui c’est sur Zachée que Jésus manifeste sa bienveillance. Alors que tout le monde regarde cet homme comme irrécupérable, et finit même par refuser de le regarder, Jésus, lui, va le sauver. Certes la curiosité était dans le cœur de Zachée, sûrement qu’au plus profond de lui-même il se sentait attiré par ce Rabbi dont tout le monde parlait, mais c’est parce que Jésus l’a aimé le premier qu’il a ensuite été capable d’une aussi belle conversion.

Oui, quelle figure attachante que notre Zachée ! Il nous ressemble tant ! Préoccupé par l’argent, il n’y trouvait pourtant pas son bonheur. « Qui aime l’argent ne se rassasie pas d’argent, et qui aime les richesses n’en tire aucun profit. » (Ecclésiaste 5 v9) Il n’est pas heureux, mais a la grâce de le reconnaître. Il ne se ment pas à lui-même. Mais ce qui a déclenché sa conversion, c’est l’attitude de Jésus envers lui. Pour lui, Jésus s’est arrêté, pour lui, Jésus a pris du temps, Jésus ne l’a pas forcé mais lui a donné l’opportunité qu’il puisse donner le meilleur de lui-même. Jésus s’y prend toujours de la même façon : sans nous forcer, sans nous manipuler non plus, mais en respectant la liberté qu’Il nous a lui-même donnée. C’est bien de liberté dont il est question, car avec cette conversion, avec ce changement radical de vie, Zachée est enfin libre et heureux.

Et nous ? Nous qui avons la grâce de rencontrer, mieux de recevoir chez nous, en notre intérieur, Jésus en personne à chaque communion ? Prenons Zachée en exemple. Avons-nous le même désir que lui de rencontrer Jésus ?
Deux sentiments coexistent dans le cœur de Zachée : la contrition et la joie. La contrition car il ne s’approche pas de Jésus avec légèreté : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » et la joie. Puissions-nous toujours nous aussi, à chaque communion éprouver ces deux sentiments. Les paroles de la liturgie elle-même nous y invitent : « Seigneur je ne suis pas digne de te revoir… et Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! »

Père Franck Zeuschner, sv

Crédit photo : Michael Gaida (Pixabay)