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Présentation de la nouvelle traduction du missel romain 3

« consubstantiel au Père »

Parmi les différents changements de la nouvelle traduction du missel romain, il en est d’inégale importance. Quel est donc le changement le plus important ? A cette question tout le monde ne répondrait peut-être pas de la même façon. Mais pour votre curé, le changement le plus capital, est sans aucun doute la nouvelle traduction d’un passage du credo de Nicée-Constantinople (Je crois en un seul Dieu…). Il s’agit de l’article de foi qui parle de la deuxième personne de la Trinité, le Fils : «  engendré non pas créé, de même nature que le Père… ». Vous connaissez bien évidemment ce texte par cœur même si l’autre profession de foi, le symbole des apôtres, vous est peut-être encore plus familière.

Ce symbole, c’est-à-dire une profession de foi qui rassemble les chrétiens en résumant les points fondamentaux de ce que nous croyons, fut promulgué lors du concile de Nicée en 325 et complété lors du concile de Constantinople en 381. Inutile de vous dire qu’à cette époque, déjà chaque mot comptait. Il s’agissait d’énoncer la foi catholique le plus précisément possible. C’est également l’époque de la crise arienne. En effet, l’Eglise sortait tout juste de près de 300 ans de persécutions par les empereurs romains, et en 313 l’empereur Constantin se convertit à la foi chrétienne et promulgue l’édit de Milan, par lequel il accorde à chacun «  d’adorer à sa manière la divinité qui se trouve dans le ciel. » Mais une nouvelle crise va très vite menacer la foi catholique.
Il ne s’agit plus de persécution sanglante mais d’une hérésie très pernicieuse qui va mettre en danger l’intégrité de la foi catholique. Comme j’ai déjà eu l’occasion de vous le dire, notamment lors de mon homélie pour la messe de la nuit à Noël, nombreuses ont été les hérésies (et certaines d’ailleurs perdurent encore aujourd’hui) qui se sont attaquées au mystère de l’Incarnation. (Où il s’agit de tenir ensemble que Jésus est à la fois vrai homme et vrai Dieu). Le Symbole de Nicée-Constantinople répond donc clairement aux Ariens en affirmant haut et fort à la fois l’humanité du Christ et sa divinité.
Le texte latin est « consubstantiálem Patri » il nous arrive de le chanter lors des grandes solennités. Soit dit en passant, c’est bien de connaître le Credo par cœur en latin, lors des célébration internationales cela nous permet de réaliser que l’Eglise est vraiment catholique, c’est-à-dire universelle. Le latin reste la langue de l’Eglise. Juste après le Concile Vatican II, ces mots essentiels avaient donc été traduits par « de même nature que le Père  ». Certes, cette traduction n’est pas fausse mais elle était gravement incomplète.
En latin, comme en grec, la profession de foi du concile de Nicée affirme que le Fils est « consubstantiel  » au Père. Or, cela désigne une unité beaucoup plus forte que le « de même nature ». Un père et un fils humains sont « de même nature » : ils partagent la même nature humaine, mais ils sont évidemment deux hommes bien distincts. Le Père et le Fils (et, d’ailleurs, le Saint-Esprit aussi), quant à eux, non seulement partagent la même nature divine, mais sont un seul Dieu. Si le Père et le Fils étaient de même nature, mais non consubstantiels, les musulmans auraient raison de croire que les chrétiens sont polythéistes. Mais, c’est faux : nous croyons en un seul Dieu (c’est même comme cela que commence notre profession de foi).
Les défenseurs de l’orthodoxie nicéenne, comme saint Athanase ou saint Hilaire, se sont battus contre une traduction assez proche, sur le fond, de ce « de même nature  ». C’était une traduction « de compromis », qui cherchait à mettre d’accord ceux qui pensaient que le Fils était co-éternel au Père, tout-puissant comme le Père, etc. (c’est-à-dire les défenseurs de la foi chrétienne) et ceux qui pensaient qu’Il était inférieur au Père : on disait alors que le Fils était homoiousios (de substance semblable) au Père. Alors que la foi chrétienne affirme qu’Il est de même substance (homousios, sans iota). Comme le « de même nature  » n’est pas faux, mais gravement incomplet, ce « de substance semblable » n’était pas faux, mais gravement incomplet."