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Préparer le Carême

Vous le savez, dans une dizaine de jours commencera, comme chaque année, le temps du Carême. Oui, le mercredi des Cendres, cette année le 17 février, toute l’Eglise entrera dans cette période importante de préparation à Pâques. Il s’agit d’accueillir, avec un cœur purifié, renouvelé, la grâce de notre propre salut. «  Pour nous les hommes et pour notre salut  » disons-nous en professant le Credo de Nicée-Constantinople. Notre salut… ce n’est pas rien ! Jésus par son Incarnation, par sa mort et sa résurrection d’entre les morts, nous fait passer de la mort à la vie. De quoi se sentir tous concernés, non ?

Quand nous avons compris cela, nous voyons arriver ce temps du Carême d’un autre regard. Nous le voyons venir, comme un cadeau qui nous est fait, personnellement mais aussi à toute l’Eglise. C’est pour cela que ce temps ne devrait pas être un temps triste, mais plutôt une période de sainte émulation, où nous nous entraînons mutuellement à vivre davantage dans la prière, le partage et le jeûne. Le but de mes propos n’est pas de vous faire commencer le Carême plus tôt. Ce serait présomption que de vouloir allonger ce que l’Eglise dans sa sagesse a fixé depuis des siècles. Nous sommes d’ailleurs si faibles que commencer le Carême trop tôt risquerait immanquablement de nous le faire terminer encore plus tôt…

Dans la forme extraordinaire de la liturgie romaine, l’Eglise soulignait et souligne encore la Septuagésime. Qu’est-ce donc que cela ? Trois semaines avant le premier dimanche de Carême, le célébrant abandonne déjà la couleur liturgique verte pour adopter le violet. Il ne s’agissait pas que d’une coquetterie vestimentaire bien évidemment, ce serait ne rien comprendre à la liturgie qui essaie de rendre visible l’invisible mais aussi qui par le visible nous porte à l’invisible. C’était déjà, reconnaissons-le une période de pénitence. Chaque semaine, septuagésime, sexagésime, quinquagésime (une semaine avant la quadragésime c’est-à-dire le premier dimanche de Carême) représentait le chiffre 10 (et non pas 7) et donc les 70 ans de la captivité du peuple juif à Babylone.

Je pense que le Carême est un temps tellement important qu’il faut nous y préparer. Avant qu’il ne commence, réfléchir aux objectifs que nous souhaitons nous proposer pour ce Carême 2021. Notre Carême de l’an dernier fut sans doute un véritable Carême, marqué par ce terrible premier confinement mais il nous faut prendre au sérieux celui-ci. La crise que nous traversons nous a fait mieux réaliser la fragilité, la précarité de notre condition humaine. Nous ne sommes pas en captivité à Babylone, mais tant de choses nous emprisonnent pourtant. Nous ne sommes pas immortels. Nous sommes fragiles. Cette fragilité ne devrait pas nous accabler, mais bien au contraire nous inviter à regarder davantage vers Celui qui est notre force, notre Rocher, la solidité de nos vies, le Christ !

Avec un peu de légèreté, j’en conviens, mais un peu seulement, je disais en chaire que comme nous avions été privés de la célébration eucharistique l’an dernier durant le Carême, nous pourrions décider d’en bénéficier davantage cette année. Je reconnais que les horaires actuels, en raisons du couvre-feu de 18h ne sont pas très pratiques. Mais la messe tous les jours est source d’une grâce incroyable. Nous restons à côté d’un véritable trésor pour nos vies que nous ignorons. Que dirions-nous d’un homme pauvre, qui souffrit toute sa vie de son indigence alors qu’il côtoyait à ses pieds un trésor sans le savoir. Le saint curé d’Ars nous comparait à un homme qui meurt de soif à côté d’un ruisseau d’eaux vives…

Alors profitons de ces dix jours pour préparer notre Carême.
Père Franck Zeuschner, sv