Mais nous, qui sommes baptisés depuis longtemps déjà, nous qui recevons l’eucharistie si souvent ? Nous aussi sommes dépassés par les mystères que nous recevons ou même célébrons, où en sommes-nous donc ? Avons-nous toujours, comme ces enfants le cœur brûlant d’amour et de reconnaissance pour le Seigneur ? Quelle est la place de l’Eucharistie dans notre vie ? Quelle est la place de Jésus Christ ? Comme face à l’être aimé qui comble le cœur de l’autre pourrions-nous nous exclamer : « Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre. Que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant. Que cette heure arrêtée au cadran de la montre. Que serais-je sans toi que ce balbutiement ? »
Louis Aragon n’était pas chrétien mais pour écrire de tels vers il faut porter en soi un feu. Le portons-nous en nous-même ce feu. Brûlons-nous toujours d’amour pour Celui qui nous a tout donné, qui nous a créés et sauvés en donnant sa vie pour nous ? Les mots que le poète adresse à sa bien aimée, oserions-nous les prendre à notre compte et les adresser à Dieu ? Et si nous nous sommes quelque peu refroidis, il ne dépend que de nous de nous rapprocher de Lui, Il nous appelle et nous attend.
Père Franck Zeuschner, sv.
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