Cette année, le célèbre tableau de Rembrandt est représenté dans la cour de notre paroisse pour nous inviter, tous et toutes, à la conversion, à un retour plein de confiance au Père, comme l’a expérimenté le fils prodigue. Certes, il lui en a fallu du temps pour réaliser cela. A n’en pas douter, avant même de s’adresser à son père pour lui demander « la part de fortune qui me revient » il l’avait déjà quitté depuis longtemps dans son cœur. Son père… et son frère aussi. Pendant ses longs mois d’éloignement, de vie facile, il ne se soucie que de lui-même. Et si l’argent n’était pas venu à manquer, si la famine de surcroît n’était pas advenue là où il se trouvait, il aurait s’en doute poursuivi sa vie de débauche et serait resté dans son aveuglement. Mais voici que dans son dénuement il va ressentir le vide de sa vie. Beaucoup de saints et de saintes ont fait la même constatation : un François d’Assise, un Augustin, un bon larron, une Marie Madeleine et bien d’autres encore… Dans ces moments où nous sommes perdus, à l’occasion d’une grosse épreuve dans notre vie, le Seigneur ne nous abandonne pas. Il nous montre avec tendresse que nous restons toujours son enfant bien-aimé.
Peut-être ne sommes-nous pas si éloigné du Père que ne l’était le fils prodigue…Nous n’avons peut-être pas dilapidé notre bien « avec des prostituées » dans une vie de débauche. Mais le fils ainé, sans avoir commis tout cela est aussi, finalement, encore plus éloigné de son père. En parlant de son frère il dit « ton fils » et remarquez qu’il ne dit pas « père » tandis que le prodigue, lui, vient tout juste de redécouvrir cette paternité.
A notre tour, jetons-nous dans les bras du Père qui nous attend pour nous inonder de son amour miséricordieux.
Père Franck Zeuschner, sv
Crédit photo : Rembrandt, domaine public via Wikimedia Commons