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On a enlevé mon Seigneur

« On a enlevé mon Seigneur,
et je ne sais pas où on l’a mis.
 »

Vous reconnaissez bien sûr ces paroles. Ce sont celles que prononce à deux reprises Marie Madeleine au matin de Pâques. (Jean 20 v 2 et 13). Elle est là toute en pleurs, inconsolable, jusqu’à ce qu’elle entende la voix de Jésus ressuscité et croise de nouveau son doux regard posé sur elle.
On a enlevé mon Seigneur…
2000 ans après, l’humanité continue de pleurer, devant le mystère du mal et de la souffrance. Les actualités nous apportent quotidiennement, et même presque heure par heure, avec un certain voyeurisme d’ailleurs, les malheurs et les tragédies de la terre entière. Nous ne pouvons évidemment rester impassibles, nous souffrons avec ceux qui souffrent, mais on nous annonce tellement de mauvaises nouvelles, de tragédies, que nous risquons de ne plus y faire vraiment attention , de nous habituer à la souffrance des autres en en se sentant guère concernés. Cette semaine il est une nouvelle qui est passée inaperçue. Les médias ont été particulièrement silencieux. Elle s’est déroulée non loin de nous, à Paris, dans une des 8 paroisses du 18ème arrondissement, dans l’église.

Lundi dernier, des personnes malveillantes se sont introduites dans l’église ouverte avec un projet bien précis, non pas de prier quelques instants dans ce lieu de Paix et de Présence de Dieu. Ils sont venus, en quelque sorte armés, avec des armes bien spéciales, et ils ont fracturé la porte du tabernacle. Oui, ils ont forcé la porte de la réserve eucharistie et ont volé ciboires et hosties ! Voilà les faits… On a enlevé mon Seigneur.
Le curé d’Ars dirait sans doute que quand le démon se déchaîne ainsi, c’est une preuve qu’il se fait du bien. Mais je crois que le saint curé serait surtout bouleversé par un tel acte qui lui a été, Dieu merci, épargné.
Mes pensées émues et ma prière se dirigent vers mon confrère le cher Père Olivier, curé de saint Jean de Montmartre qui vient de vivre avec toute sa communauté paroissiale une telle agression, une telle violence, une telle horreur.
Et si cela arrivait… chez nous ?
Quelle serait votre réaction ? Je ne dis pas cela pour vous troubler. A quoi servirait de poser des questions sur ce qui n’est pas arrivé et qui nous l’espérons n’arrivera jamais si ce n’est pour nous interroger sur notre attachement au tabernacle et à l’eucharistie qu’il contient. Cette agression m’a été d’autant plus douloureuse que le 15 octobre, notre famille religieuse était dans l’action de grâce pour le 170ème anniversaire du jour où l’on a eu l’autorisation, la grâce, le bonheur de garder le saint sacrement dans notre première communauté.
Notre tabernacle… Seriez-vous capable de le décrire les yeux fermés, de le dessiner, de dire quelles sont les paroles qui y sont inscrites et dans quelles couleur ? Notre tabernacle… c’est notre trésor, notre vrai trésor. Comme le disait Mère Teresa : « Si Jésus au tabernacle n’est pas le premier honoré, nous n’honorerons pas les pauvres que le Seigneur nous envoie. » N’hésitez pas à vous en approcher pour dire à Jésus à quel point vous L’aimez. Saint Thomas d’Aquin osait poser son front contre la porte fermée du tabernacle pour supplier le Seigneur de l’éclairer. Je vois parfois, trop peu souvent peut-être des personnes s’approchant de lui pour lui confier leurs intentions chères et urgentes.

Père Franck Zeuschner, sv