« Pour avoir été exemptée de toute conséquence du péché originel, Marie échappe-t-elle à la rédemption opérée par le Christ qui, dès lors ne serait plus le Sauveur de tous les hommes ? Telle fut la difficulté majeure que rencontra la foi de l’Eglise concernant l’Immaculée Conception. Cette objection fut résolue par des théologiens médiévaux qui mirent en valeur le fait que non seulement Marie a bel et bien été rachetée mais encore qu’elle l’a été mieux que nous, car il est plus parfait d’être préservé d’un mal avant de le contracter que d’en être guéri après l’avoir contracté. Le sang de Jésus, bien qu’il ait été répandu postérieurement à la conception de sa mère, est, par mode de prévision, la cause du caractère immaculé de cette conception. Confirmant la conscience de l’Eglise de ce que la plénitude de grâce en Marie inclut aussi le moment initial de sa vie, le pape Pie IX a repris ces expressions en proclamant le dogme en 1854. Aujourd’hui, la difficulté signalée se pose en d’autre termes : si Marie n’a jamais eu part au péché, même pas au « péché de nature » qu’est le péché originel, est-elle vraiment des nôtres ? N’est-elle pas hors de l’humanité ? Il est étrange de penser que pour compatir au tragique de l’existence, il faille faire l’expérience de la faute. Précisément parce qu’elle en est indemne du péché, sa sensibilité à l’égard des pécheurs reste intacte : elle est l’Immaculée Conception et Mère de Miséricorde. » (Abbé Christian Gouyaud)
Votre curé, le Père Chéreau Dominique, sv