J’ai appris qu’un ecclésiastique en retraite encourageait à ne pas fêter Noël cette année. Il est plusieurs manières d’occuper sa retraite. J’avoue que je n’aurai pas eu cette idée. J’avoue également que je la trouve saugrenue et complètement à côté de la plaque. Pour lui « l’Eglise de France devrait annoncer qu’on ne fêtera pas Noël cette année. Le 25 décembre sera un jour comme un autre. Rien dans les églises : pas d’office, pas de crèche, pas d’enfants. On va revenir aux dimanches ordinaires car l’Avent n’aura pas lieu. Elle dira que notre peuple n’est pas dans un état d’esprit qui lui permet de fêter Noël. Le cri de désespoir qui le traverse est incompatible avec le mystère de Noël, avec l’espérance de l’Avent, avec l’accueil d’un enfant étranger. » Ces mots terribles jaillissent sans doute du cœur d’un pasteur, passionné par le bien de l’humanité, je n’en doute pas.
« Notre peuple n’est pas dans un état d’esprit qui lui permet de fêter Noël. » C’est sans doute vrai. Les souffrances de toutes sortes ne manquent pas. Mais depuis 2000 ans n’est-ce pas la même chose, partout ? Lorsque Jésus est né dans cette nuit de Bethléem, le peuple était-il dans un meilleur état d’esprit ? Le peuple s’en moquait éperdument et l’Avent n’avait pas eu lieu non plus, sauf pour Marie et Joseph… Je pense pour ma part, avec toute l’Eglise, que la nuit de notre monde nous incite plus que jamais à guetter le Jour qui va se lever. Jésus est ce soleil levant. Il vient nous visiter. « Il vient pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix. » Ces paroles, l’Eglise les chante chaque jour à l’office du matin. C’est la nuit qu’il est beau de croire en la lumière, c’est quand on se reconnaît malade que le médecin va enfin pouvoir faire quelque chose pour nous, pas avant. La déroute de notre monde ne pourrait-elle pas plutôt être signe que sans Dieu nos vies tombent en ruine et qu’avec Lui rien n’est impossible.
Plus que jamais, préparons-nous à accueillir le Sauveur du monde, le héros qui nous apporte le salut.
Père Franck Zeuschner, sv.