La foi, en effet, c’est s’appuyer sur Dieu quand on ne comprend pas ce qu’Il fait avec nous. Mais dans cette épreuve non seulement Abraham ne comprend pas la volonté de Dieu mais il semble comprendre que Dieu est en train de se contredire Lui-même puisqu’Il demande le sacrifice de celui qui doit justement donner une descendance à Abraham plus nombreuse que les étoiles du ciel. L’épreuve atteint ici son paroxysme ! Abraham ne peut plus se raccrocher à personne. Il continue pourtant à garder confiance en Dieu, durant trois jours … Trois jours où la victoire du chaos semble régner en lui.
Cet épisode nous renvoie bien évidemment au mystère pascal que nous devrions aborder le cœur contrit, humble. Nous sommes tellement dépassés ! Tellement dépassés par l’Amour de Dieu. Car le Père est allé encore plus loin qu’Abraham, Il nous a donné son Fils et en nous le donnant, Il nous a tout donné.
Acceptons-nous de Le recevoir, comme Notre Dame, recevant son Fils sur ses genoux au pied de la Croix ? Contemplons la belle piéta de notre église. Marie est l’Immaculée qui nous donne son Fils. « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » nous dit le Père dans cet évangile de la Transfiguration où les Apôtres sont complètement dépassés.
C’est par amour pour nous, pour toi, pour moi que le Christ se dirige résolument vers sa passion. Nous ne pouvons pas ne pas nous sentir concernés. Continuons de Le suivre, humblement, simplement sur sa route vers Jérusalem.
Père Franck Zeuschner, sv