Nous poursuivons en ce dimanche notre lecture suivie de l’évangile selon saint Matthieu. Le chapitre 5 est constitué du grand discours de Jésus sur la montagne. Jésus nous enseigne, c’est à dire nous éclaire, pour que nous soyons davantage heureux. Le magnifique (mais aussi mystérieux) texte des béatitudes est l’introduction de tout ce discours, ne l’oublions pas.
Il n’est pas besoin d’avoir fait de grandes études exégétiques pour accueillir et comprendre l’évangile de ce jour… Les paroles de Jésus sont on ne peut plus claires et si on accepte vraiment de les laisser arriver jusqu’à notre cœur, elles nous rejoignent : « là où ça fait mal… » : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux. ». Arrêtons-nous quelques instants pour reprendre cette phrase, essayons de la mémoriser, de nous la répéter, même si nous trouvons qu’elle nous dépasse. Car elle dépasse, en vérité, chacun et chacune d’entre nous. Personne ne peut dire en l’entendant : « Dans ce domaine, je reconnais que je suis assez bon, je gère ! » Non, nous ne sommes pas à la hauteur, mais pas du tout ! Et l’essentiel pour commencer est de ne pas mentir à nous-mêmes et de le reconnaître humblement.
Ne nous faisons pas croire que nous savons aimer… Comme chacun d’entre vous sans doute j’ai vu cette vidéo bouleversante d’un jeune garçon australien de 9 ans, handicapé, tenté par le suicide parce qu’il est quotidiennement harcelé à l’école. Son seul tort est d’être malade. Et on se moque de lui, on rit de la souffrance d’un innocent. Comme notre monde est cruel ! A force d’oublier que nous sommes aimés et aimés de Dieu, nous en finissons par oublier d’aimer, par ne plus pouvoir aimer. Jésus est venu sur la terre pour ce seul message. Il est venu pour nous montrer l’amour inconditionnel que Dieu nous porte et nous aider à aimer à notre tour en nous délivrant de toutes nos entraves, de tous nos liens. Le temps du Carême qui vient n’a pas d’autre but. Il ne s’agit pas d’être tristes bien au contraire, nous devrions exulter de joie devant tant d’amour. Dieu vient nous rendre libres !
Aime ! nous dit-il, Aime en vérité ! Alors tu feras ce que tu veux !
Bon et saint Carême à tous !
Père Franck Zeuschner,sv