« Demandez, on vous donnera ! » Cette phrase de l’évangile de ce dimanche résume la conviction que le Seigneur veut mettre en nos cœurs. C’est une invitation à la confiance absolue en Dieu. Quand tout semble perdu, ne pas se décourager, continuer à espérer contre toute espérance.
Le récit touchant de la première lecture nous rapportant l’intercession d’Abraham auprès de Dieu pour sauver la ville de Sodome est significatif. N’est-ce pas le monde à l’envers ? Un pécheur converse librement et simplement avec Dieu pour obtenir un acte de miséricorde. Quel mystère ! Ce n’est pas, bien sûr, Abraham qui va enseigneur au Seigneur ce qu’est la bonté, mais bien plutôt le Seigneur qui permet à Abraham de se surpasser dans la charité en le laissant agir ainsi. Il l’invite également à entrer toujours plus profondément dans le mystère de l’amour de Dieu pour les hommes. La lecture de ce récit magnifique ne me laisse jamais indifférent, je tremble en quelque sorte avec Abraham qui ose négocier avec Dieu : cinquante, quarante-cinq, quarante, trente, vingt et finalement dix justes. Abraham est allé loin, mais il aurait pu aller plus loin. Il aurait même pu, je pense ne demander qu’un seul juste et le Seigneur aurait accepté. Mais y avait-il un seul juste à Sodome ? C’est une autre question.
En même temps, même si le Seigneur répond à chaque demande d’Abraham par l’affirmative, ce n’est pas dans cette logique de comptabilité, ni même de « marchands de tapis » qu’Il veut nous voir évoluer. Il veut plutôt nous faire entrer toujours davantage dans cette Alliance qu’Il a faite avec Abraham et avec chacun de nous. Nous sommes ses amis. Non pas des amis qui viendraient lui « casser la tête » à chaque demande, mais des amis auxquels il tient de tout son cœur, par dessus tout.
En ce temps de vacances, redécouvrons cette amitié de Dieu et retrouvons le chemin de la prière. N’ayons pas peur de demander simplement et avec confiance.
Je vous laisse avec cette belle phrase du Père Le Prevost que nous devrions tous connaître par cœur et appliquer de temps en temps : « Quand je veux réussir dans une entreprise difficile, je me jette à genoux, je prie davantage, je pleure et j’obtiens… »
Père Franck Zeuschner, sv.
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