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La correction fraternelle

L’évangile de ce dimanche, appuyé d’ailleurs comme de coutume par la première lecture (Prophète Ezékiel) aborde un sujet que nous ne souhaitons pas trop aborder : la correction fraternelle. C’est pourtant un sujet qui nous concerne tous, alors n’essayons pas d’y échapper : en famille, en couple, au travail, au patro, en paroisse, en communauté…
Comme nous n’aimons pas les tensions, nous préférons souvent oublier le mal plutôt que de le regarder en face pour y porter remède. Si nous faisions ainsi au plan physique ce serait catastrophique. Une maman peut-elle faire semblant de ne pas savoir que son enfant s’est fait mal ? La blessure bien sûr ne ferait alors qu’empirer. Comme dit le proverbe chinois (que je me permets de vous traduire) « Celui qui ne prend pas le temps de se soigner devra prendre le temps d’être malade ! » et c’est bien vrai. Les gens qui se targuent de fuir le médecin ne sont pas toujours ceux qui sont en meilleure santé.

Mais il n’y a pas que le corps qui puisse être blessé. Le cœur peut l’être aussi et profondément. Et ce qui le guérit c’est la vérité dans la charité, c’est le pardon aussi. Il est tout à fait normal que vivant ensemble, sur la même planète, dans la même paroisse ou le même appartement, il y ait des frictions, il ne faut pas s’en affoler, ni même s’en offusquer. C’est normal parce que nous sommes tous et toutes, vous comme moi, des pauvres. Et c’est le pardon, surcroit d’amour qui guérira les blessures et fera croître la charité.

Mais le sujet de ce jour est, je le reconnais délicat. Il s’agit d’aller voir notre frère ou notre sœur et de lui parler. Comme dirait un ancien président de la République : « C’est pas facile ! C’est difficile ! » Certes ! Thérèse de l’Enfant Jésus, elle-même le reconnaissait et redoutait toujours d’aller voir une sœur pour lui faire une remarque, alors que sa charge d’aide à la maîtresse des novices le lui commandait pourtant… alors rassurons-nous.

Je pense que ce qui peut nous aider à accomplir ce devoir, car c’en est un, la Parole de Dieu de ce dimanche nous le rappelle sans ambiguïté, c’est le regard que nous portons sur notre frère ou notre sœur.

Si nous envisageons cette rencontre pour régler un compte, en se disant que cette démarche va nous soulager, «  Enfin je vais lui dire !  » Je pense qu’il vaut mieux s’abstenir pour le moment. Comme pour un enfant à qui on fait une remarque, si nous sommes énervé, qui ne retiendra que notre colère et nullement le fond de notre intervention.

Cette rencontre doit nous coûter. C’est notre cœur qui doit parler. C’est parce que nous aimons la personne que nous lui devons cette vérité dans la charité. Rappelons-nous les mots de saint Augustin : «  Aime ! et fais ce que tu veux ! » Tout est là ! Car l’autre, au lieu de retenir notre énervement retiendra alors notre charité qui émanera forcément de nous et en sera touché. C’est ainsi et seulement ainsi que tu auras « gagné ton frère ». Quelle belle victoire, dont nous pourrons alors vraiment être fiers !

En ce début pastorale, je trouve très à propos que la liturgie nous invite à cette attitude de l’âme qui ne peut que nous aider à progresser dans la charité mais aussi à faire progresser les autres dans cette même voie.

Aurions-nous d’ailleurs un autre objectif, plus important pour ce début d’année ?

Père Franck Zeuschner, sv.