Mais le sujet de ce jour est, je le reconnais délicat. Il s’agit d’aller voir notre frère ou notre sœur et de lui parler. Comme dirait un ancien président de la République : « C’est pas facile ! C’est difficile ! » Certes ! Thérèse de l’Enfant Jésus, elle-même le reconnaissait et redoutait toujours d’aller voir une sœur pour lui faire une remarque, alors que sa charge d’aide à la maîtresse des novices le lui commandait pourtant… alors rassurons-nous.
Je pense que ce qui peut nous aider à accomplir ce devoir, car c’en est un, la Parole de Dieu de ce dimanche nous le rappelle sans ambiguïté, c’est le regard que nous portons sur notre frère ou notre sœur.
Si nous envisageons cette rencontre pour régler un compte, en se disant que cette démarche va nous soulager, « Enfin je vais lui dire ! » Je pense qu’il vaut mieux s’abstenir pour le moment. Comme pour un enfant à qui on fait une remarque, si nous sommes énervé, qui ne retiendra que notre colère et nullement le fond de notre intervention.
Cette rencontre doit nous coûter. C’est notre cœur qui doit parler. C’est parce que nous aimons la personne que nous lui devons cette vérité dans la charité. Rappelons-nous les mots de saint Augustin : « Aime ! et fais ce que tu veux ! » Tout est là ! Car l’autre, au lieu de retenir notre énervement retiendra alors notre charité qui émanera forcément de nous et en sera touché. C’est ainsi et seulement ainsi que tu auras « gagné ton frère ». Quelle belle victoire, dont nous pourrons alors vraiment être fiers !
En ce début pastorale, je trouve très à propos que la liturgie nous invite à cette attitude de l’âme qui ne peut que nous aider à progresser dans la charité mais aussi à faire progresser les autres dans cette même voie.
Aurions-nous d’ailleurs un autre objectif, plus important pour ce début d’année ?
Père Franck Zeuschner, sv.