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L’Amour n’est pas aimé

Vous connaissez tous, je pense, ces paroles de feu : L’Amour n’est pas aimé ! Elles taraudaient le cœur du Pauvre d’assise, saint François. Par amour du Seigneur souffrant, il en pleurait et était bouleversé de cela. On raconte de même du saint curé d’Ars qu’il lui arrivait souvent de pleurer pendant la célébration de la sainte messe. Et quand quelqu’un étonné lui demandait la raison de ces larmes, il répondait : « Je pleure, de ce que vous ne pleurez pas… » comprenne qui pourra.

Ne croyez pas que je vous invite à pleurer, un chrétien n’est pas un être triste, bien au contraire ! Il devrait pleurer de joie devant l’amour du Seigneur incroyable pour chaque être humain. L’évangile de ce dimanche nous le rappelle : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Oui, pour nous, pour chacun et chacune de nous, Jésus a donné sa vie, et nous savons comment.

On raconte que l’auteur humain de ce quatrième évangile, l’apôtre saint Jean, alors qu’il était devenu âgé, répétait sans cesse les mêmes mots, au point que certains l’accusaient de radoter. Mais il n’était pas gâteux, il allait à l’essentiel quand il répétait : « Mes petits enfants, aimez-vous ! Aimez-vous les uns les autres ! » Oui, tout est là ! Et nous le savons bien, nous le savons très bien. Cette mission de nous aimer les uns les autres nous dépasse, certes, mais c’est la seule mission vraiment enthousiasmante qui nous invite à nous dépasser. Quelle aventure ! C’est cela le véritable chant nouveau que nous sommes invités à entonner comme le psaume de ce dimanche nous y invite. Car que chacun dénigre plus ou moins son prochain parce qu’il a cru y discerner des défauts, quoi de neuf sous le soleil ! Les hommes préhistoriques devaient en faire autant… La grande nouveauté et la beauté de la Bonne Nouvelle, c’est cela !

Mais c’est justement parce que Dieu nous aime, qu’Il nous a aimés le premier et qu’il nous aimera toujours, je dis bien toujours, c’est pour cela que nous pouvons à notre tour aimer les autres, même les moins aimables…

L’amour vient de Dieu (…) ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés…

Jésus notre Sauveur n’a pas subi tout cela pour rien.

Alors aimons l’Amour !
Et aimons-nous les uns les autres.

Père Franck Zeuschner, sv