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Joie sur terre

Ce dimanche a un parfum de rentrée scolaire, ne trouvez-vous pas ? Aujourd’hui, en effet, nous entrons dans une nouvelle année liturgique. Allons-nous pour cela ressembler aux écoliers de début septembre, leur tout nouveau cartable accroché au dos, plus motivés de retrouver leurs camarades que de s’enrichir de nouveaux savoirs ? Vos pasteurs, en tout cas, sont plus impatients que des professeurs se demandant quelle classe et quels élèves vont leur être confiés. Nous sommes heureux de vous retrouver après ces trois semaines de séparation, de nécessaire séparation ? Je préfère jouer mon joker, de cruelle séparation c’est certain. Mais aujourd’hui la joie est dans nos cœurs à tous. Nous retrouvons Celui que nous aimons, Celui dont nous ne pouvons nous passer. «  J’ai trouvé celui que mon âme désire : je l’ai saisi et ne le lâcherai pas.  » dit la bien-aimée du Cantique des cantiques 3 v4.

Il paraîtrait que l’attitude des chrétiens, pleurant pour la messe, a été parfois mal comprise. Pardon si incompréhension il y a eu. Cela fait près de 2000 ans que le monde ne nous comprend pas. Pourtant les chrétiens ne se désintéressent pas du monde dans lequel ils vivent, ils ne se désintéressent pas de la crise. Comme les autres, ils en souffrent ! Comme les autres ils sont malades, comme ils autres, ils subissent de plein fouet les conséquences économiques désastreuses des choix qui ont été faits. Les chrétiens ne passent pas à travers les gouttes, ils essuient les tempêtes comme tout le monde, mais ils restent fermement attachés au Christ comme le rocher de leur existence. Dans cette crise, ils ne sont pas, je pense, moins mobilisés que les autres. Eux aussi, sont soucieux des mesures sanitaires, eux aussi, essaient de venir en aide aux plus pauvres, à ceux qui ont faim, qui manquent de vêtements, d’un toit, de tout parfois…
J’en profite pour remercier avec fierté et émotion l’Association Clément Myionnet qui n’a pas arrêté durant les deux confinements à distribuer inlassablement de la nourriture aux plus démunis du quartier. Je remercie aussi les jeunes-pros qui le dimanche, après la messe, ont sillonné le quartier lors de leurs maraudes pour aider les pauvres sans domicile fixe, sans papiers. Oui quelle joie pour moi !

Nous entrons dans ce nouveau temps liturgique par le beau temps de l’Avent. J’aime l’Avent (J’essaie aussi d’aimer le Carême mais je dois avouer que j’ai un faible pour l’Avent). C’est-à-dire que l’année liturgique commence par la célébration du mystère de l’Incarnation. (Le mystère de la Rédemption sera célébré avec la fête de Pâques préparée par le Carême et méditée par le temps pascal jusqu’à la Pentecôte).
L’Incarnation : Dieu se fait homme : « Et Verbum caro factum est !  » Comme ce mystère est grand. C’est trop beau ! Entrons dans ce temps de l’Avent avec un cœur renouvelé, comme si c’était le premier de notre vie, comme si nous allions vivre le premier, le dernier et le seul Noël de notre vie. Alors, c’est quoi votre programme pour cet Avent ? Pourquoi ne pas se fixer un petit objectif dans le domaine de la prière ? Je me permets de vous donner quelques idées : Prendre chaque jour un petit moment de prière à la maison, pourquoi pas tel jour prier en famille ? L’Avent, la prière devant la crèche peut être une bonne manière de s’y mettre. Pourquoi ne pas relire les évangiles, un petit passage chaque jour, surtout les évangiles de l’enfance de Jésus chez saint Matthieu ou saint Luc ? Et pourquoi pas la messe en semaine ? Nous ne risquons pas, hélas de dépasser la trentaine de participants…
Choisissons ce que nous voulons, mais donnons un peu plus de temps à Celui qui nous aime tant ! Préparons-nous pour l’accueillir !
Très bel Avent à tous !

Père Franck Zeuschner, sv.