En ce dimanche qui clôture le temps de Noël nous célébrons la fête du baptême du Seigneur. Cet épisode qui est pourtant très important de la vie de Notre Seigneur n’est pas si facile à comprendre, reconnaissons-le. Même saint Jean-Baptiste a eu du mal à l’accepter, c’est rassurant pour nous.
Le Baptiste a, dans un premier temps, refusé de baptiser le Christ car son baptême à lui n’est qu’un signe, un baptême de conversion. « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; (…) Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » Le baptême que donne l’Eglise est en effet tout autre chose. En effet Jésus n’avait nullement besoin du baptême de Jean qui s’adressait aux pécheurs. Mais Jésus, l’Agneau sans tache, a voulu recevoir ce signe pour le transformer, le transcender. Jésus descend dans les eaux troubles du Jourdain, il descend au plus profond de la terre (Rappelez-vous, le Jourdain est un fleuve qui coule en dessous du niveau de la mer). Il est venu sur la terre pour aller chercher le plus pécheur, le plus misérable, pour que personne ne puisse dire : « Je suis trop bas pour qu’Il puisse me rejoindre. » Puis il est remonté des eaux. Ce double mouvement de descente et de remontée symbolise et annonce sa mort et sa résurrection pour chacun d’entre nous.
Et puis, le ciel s’ouvre, se déchire, comme le demandait le prophète Joël. Ce ciel, fermé par le péché, inaccessible est de nouveau ouvert. L’Esprit Saint vole sur Jésus et la voix du Père se fait entendre : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »
La fête de ce dimanche est encore une Epiphanie, c’est-à-dire une manifestation à la fois glorieuse et amoureuse du Seigneur. Car cet amour, cette tendresse que le Père éprouve pour son Fils unique, cette joie dont Il est comblé, il veut l’éprouver également pour chacun et chacune de ses enfants que nous sommes devenus depuis le jour de notre baptême. Vous vous souvenez bien de la date d’ailleurs ? Hum, hum… Nous devrions pourtant connaître la date de ce jour par cœur, plus sûrement que la date de notre anniversaire de naissance, car ce jour-là, nous sommes nés à la vie nouvelle d’Enfants de Dieu, ce jour-là nous avons été unis pour toujours à Jésus, incorporés au Corps du Christ.
« Chrétien, prends conscience de ta dignité. Puisque tu participes maintenant à la nature divine, ne dégénère pas en venant à la déchéance de ta vie passée. Rappelle-toi à quel chef tu appartiens, et de quel corps tu es membre. Souviens-toi que tu as été arraché au pouvoir des ténèbres pour être placé dans la lumière et le royaume de Dieu. Par le sacrement de baptême, tu es devenu temple du Saint-Esprit. Garde toi de mettre en fuite un hôte si noble par tes actions mauvaises, et de retomber ainsi dans l’esclavage du démon, car tu as été racheté par le sang du Christ. » St Léon le Grand
Père Franck Zeuschner, sv
Crédit photo : Yannick Boschat pour le diocèse de Paris
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