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Je tressaille de joie dans le Seigneur…

mon âme exulte en mon Dieu.
Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du manteau de la justice,
comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux.

Voici les paroles, du livre du prophète Isaïe, que la liturgie nous fait entendre en ce troisième dimanche de l’Avent, appelé le dimanche de la joie. Mardi dernier, en la solennité de l’Immaculée Conception de Notre Dame, nous avons eu la joie de recevoir à la paroisse le chœur grégorien de Paris. L’Introït de cette fête, le chant d’entrée du missel romain, nous a justement fait entendre ces mêmes mots (Gaudens Gaudebo). Cette pièce est magnifique et nous transporte littéralement au ciel. Mais qu’est-ce que cela signifie ?

Par pitié, ne restons pas insensible à la liturgie. Ne gobons pas n’importe quoi sans réagir. Ceci est vrai pour la liturgie dans son ensemble : les textes de la Parole de Dieu qui nous sont offerts, les différentes prières etc. Sinon, nous risquons de devenir hermétiques à tout ce dont Dieu veut nous combler. Je préfère quelqu’un qui réagisse même pour dire qu’il n’est pas d’accord, que quelqu’un qui ne s’étonnerait plus de rien, qui ne s’émerveillerait plus de rien. Parce que oui, ces paroles devraient nous transporter de bonheur ! Regardons-les de plus près.

De qui parle donc le prophète ? Qui est donc cette mystérieuse mariée parée de ses joyaux ? Regardons de plus près, et nous verrons que par rapport au chant de mardi, qui fêtait Notre Dame, le jeune marié a lui-aussi fait son apparition. Il n’est pas interdit bien sûr de reconnaître le Christ dans ce mystérieux époux. Mais à travers lui, c’est aussi de nous dont il s’agit, de l’humanité purifiée dans le sang du Christ. Oui, cette joie est pour nous, pour tout être humain que Dieu veut en effet combler de bonheur. Dieu veut se lier à nous dans une véritable Alliance. Oui, c’est toute l’humanité qui est ici concernée.
En guise de psaume, nous entendons ce dimanche le Magnificat de Notre Dame, le célèbre Cantique de Marie, où la mère de Dieu le loue pour ses bienfaits, sa miséricorde infinie pour l’humanité.

Et nous, nous arrive-t-il aussi de louer le Seigneur ? Quelle est la place dans nos vies pour cette louange ? Vous pourriez me dire que l’heure n’est pas tellement à la louange et à la joie. « Quand on écoute les infos, anxiogènes, comment se réjouir encore de quoi que ce soit ? Sur ce sujet, nous vous écouterons une autre fois…  » Je pense que réagir ainsi ne serait ni bon, ni juste. Même si un célèbre tabloïd américain vient de décréter que l’année 2020 était la pire année de l’histoire, oubliant peut-être un peu vite les atrocités des derniers conflits mondiaux, oubliant un peu vite toute l’histoire de l’humanité. Quand Marie prononce son Magnificat, tout n’est pas rose pour elle. Elle pressent bien que la mission incroyable que Dieu vient de lui confier ne sera pas de tout repos. Mais c’est la joie qui domine dans son cœur. Cette joie vient de son Enfant et se communique déjà à l’extérieur : le jeune Jean-Baptiste, dans le sein de sa mère Élisabeth exulte de joie !

Il est urgent que nous aussi nous puissions nous réjouir de la joie de Jésus qui vient, réchauffer nos âmes près de cette douce chaleur et nous éclairer à cette si belle lumière. Voilà ce que Noël vient nous apporter. C’est le Christ qui vient dissiper nos ténèbres. Remettons-lui toutes nos peurs, nos anxiétés, nos angoisses. Il ne se résoudra pas à être spectateur de nos vies. Un spectateur ne descend pas dans l’arène pour se faire tuer à notre place…

Père Franck Zeuschner, sv.