Jésus nous a sauvés ainsi, en donnant sa vie. Ce n’est ni un accident, ni une erreur, c’est le plan de Dieu. Ce plan dans lequel nous avons bien du mal à entrer. Il ne s’agit justement pas de faire entrer ce dessein de Dieu dans nos esprits mais bien plutôt, à l’inverse, d’accepter de nous jeter dans le cœur de Dieu, seule manière à ne pas se révolter et à rendre grâce. Les apôtres eux-mêmes voulaient faire entrer le Seigneur dans leurs propres vues. On se souvient de Pierre traité de Satan par Jésus et essuyant le reproche : « Tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes. » (Matthieu 16 v23). Et pourtant nous sommes un peu comme lui, en pensant à la perspective de la passion nous serions tentés de dire « Dieu t’en garde Seigneur, cela ne t’arrivera pas ».
Ce temps pascal ne nous est-il pas donné pour comprendre un peu plus avec notre cœur que notre Dieu est le dieu des victoires ? La joie de Pâques, c’est la joie de la victoire. L’existence de l’homme n’est pas un doux fleuve tranquille. Le péché de l’homme n’est pas une peccadille, parce que l’amour de Dieu pour nous est d’une profondeur infinie. C’est pour cela que notre péché n’est pas sans importance, sans conséquence. En donnant sa vie pour nous, Jésus nous a montré à quel point Il nous aime. Nous le dire ne lui suffisait plus car nous aurions encore été tentés d’en douter alors il nous l’a prouvé.
Pour combattre le péché, il faut de l’amour. Et il n’y a pas de plus grande preuve d’amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Alors acceptons de reconnaître qu’il fallait que Jésus souffre tout cela pour entrer dans sa gloire. Sa gloire, c’est l’homme vivant, lavé de son péché, restauré, ressuscité.
Père Franck Zeuschner, sv