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Grandeur de l’humilité

Continuant à tourner, dimanche après dimanche, les pages de l’évangile selon saint Luc, la liturgie s’arrête aujourd’hui sur le passage où Jésus, connaissant bien le cœur de l’homme, fait l’éloge de l’humilité. Il avertit fraternellement l’orgueilleux que son attitude, centrée sur lui- même et insouciante des autres, risque de le mener finalement vers l’humiliation tant redoutée : « En effet, quiconque s’élève sera abaissé et qui s’abaisse sera élevé. » Cet aphorisme singulier pourrait de prime abord étonner voire même choquer. Jésus jouerait-il donc avec les mots, cultivant les paradoxes ? Ou alors l’évangile serait-il donc éloge de la médiocrité ou du misérabilisme ?

Une fois de plus Jésus n’est pas là pour nous juger. Il est là pour nous montrer le chemin du vrai bonheur, pour nous libérer de nos entraves et éviter que nos vies ne s’engagent vers des voies sans issue.

Jésus, nous le savons, n’est pas un de ces pharisiens proclamant « faites ce que je dis, pas ce que je fais. » En lui, pas de différence entre ses paroles et sa vie, d’ailleurs n’est-il pas LA Parole ?

En notre époque où nous recherchons le meilleur, le plus confortable, Jésus choisit la pauvreté et l’humilité : de l’Annonciation à Noël, de la fuite en Egypte à ces trente longues années de vie cachée à Nazareth, encore durant ses trois années de vie publique et jusqu’à sa mort sur la croix, Jésus choisit le chemin de l’humilité et le révèle être le vrai chemin de l’excellence et de la grandeur. Les chemins du Seigneur ne sont pas les nôtres, ils sont bien au-dessus des nôtres nous dit celui qui choisit un petit âne pour son entrée triomphale à Jérusalem.

Les saints ne sont pas les plus grands, mais au contraire les plus petits, en commençant par les martyrs innocents de Bethléem. Il s’agit donc de prendre ces tout-petits pour modèle comme Jésus nous y invite d’ailleurs en en plaçant un au milieu de ses apôtres.

Examinons nos vies, dans leur quotidien, dans leur banalité. Reconnaissons que nous avons du mal à être contredit, nous souhaitons que notre avis prédomine, que notre opinion l’emporte. Regardons Jésus, doux et humble de cœur, chaque jour.

Ne commençons pas cette rentrée comme toutes les autres : comme si nous étions seuls au monde, je veux dire comme s’il n’y avait pas ,non seulement du haut du ciel mais également au cœur de notre cœur un Dieu qui nous aime et qui rêve d’être notre ami.

A quoi servirait de reprendre le chemin de l’école, des études ou du travail, à quoi sert de reprendre un chemin s’il ne mène à nul part et si personne ne nous accompagne ?

Bonne rentrée à tous !

Père Franck Zeuschner, sv.

Crédit photo : Photo de SevenStorm JUHASZIMRUS pour Pexels