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Faits pour le ciel

La liturgie continue de nous faire suivre le Christ, pas à pas, jour après jour. En effet, il y a 40 jours nous célébrions la Résurrection de Jésus. Nous avons été unis aux Apôtres, à leur tristesse d’abord, puis à leur joie débordante et profonde. Comme eux, nous avons écouté les paroles du Maître qui nous ont remplis d’espérance. Alors aujourd’hui il nous faut essayer d’accueillir ce mystère de l’Ascension du Seigneur et de voir à quel point il nous concerne et nous réjouit.

Ce deuxième mystère glorieux du Rosaire nous fait demander comme fruit d’espérance, le désir du ciel. Oui nous sommes faits pour le ciel. Depuis ce jour de l’Ascension, un être humain siège au ciel, assis à la droite du Père. Comme le chante magnifiquement la préface de ce jour : "il (le Christ) ne s’évade pas de notre condition humaine : mais en entrant le premier dans le Royaume, il donne aux membres de son corps l’espérance de le rejoindre un jour." C’est le point d’orgue de tout le mystère de l’Incarnation et qui nous faisait dire dès Noël : "Lorsque ton Fils prend la condition de l’homme, la nature humaine en reçoit une incomparable noblesse. Il devient tellement l’un de nous que nous devenons éternels." (Préface de la Nativité du Seigneur III) Mais quelle joie !

Une fois de plus, nous réalisons que la liturgie ne fait pas de nous de simples spectateurs de la victoire du Christ. Bien plus, nous en sommes les bénéficiaires. Le Seigneur nous offre une destinée éternelle et grandiose : partager le bonheur du Christ dans le ciel. Il ne s’git pas seulement d’une promesse pour nous faire tenir dans les moments difficiles de cette vie, cette destinée devrait éclairer toute notre existence. Mais comment avancer dans la vie, si nous n’avons aucun but, aucune espérance ? Le chrétien devrait avoir le cœur et la tête tournés vers le ciel et les pieds bien sur terre. Vivre cela c’est accueillir la joie du Seigneur dans nos cœurs et la transmettre autour de nous, comme les apôtres. Oui, si nous nous laissions envahir par la joie en ce jour ?

Dans l’Evangile selon Saint Matthieu, que nous n’entendons pas cette année, Jésus nous fait cette promesse : "Moi, je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin du monde !" et nous savons que les paroles de Jésus ne sont pas de beaux discours, elles se réaliseront de manière incroyable par le don de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte.

Vivons donc ces jours qui nous séparent de la date anniversaire de la naissance de l’Eglise avec joie et recueillement, en attendant tout du Seigneur qui veut nous combler.

Père Franck Zeuschner, sv.